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Pape Sirice (385 - 399)

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Papes
Notices biographiques des papes. Les événements marquants de l’histoire des souverains pontifes. Portraits des occupants du saint-siège.
Sirice
(né vers 320 - mort le 26 novembre 399)
Élu pape le 12 janvier 385
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié / Mis à jour le mardi 16 août 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Originaire de Rome, fils de Tiburce, prêtre-cardinal du titre de Sainte-Pudenziane in pastore ou, comme disent d’autres auteurs, diacre-cardinal créé par Damase, il fut élu le 12 janvier 385, en remplacement de Damase Ier. C’est en effet un mois après la mort de Damase Ier que Sirice monta sur le siège pontifical, avec l’approbation de l’empereur Valentinien II (375-392), dont le rescrit porte : « C’est notre volonté que l’élection du pontife soit faite par le peuple romain, à qui une telle élection appartient, d’après une coutume antique. »

Sirice assembla à Rome un synode de quatre-vingt prélats en janvier 386 ; un autre à Capoue, en 389, et à Milan contre Jovinien — qui niait la virginité de Marie —, en 390. Il se rendit recommandable par son ardeur à réprimer les vices de son clergé. Ils étaient si grands que saint Jérôme ne put contenir son indignation et ne craignit pas de les peindre tels qu’ils se montraient. Dans une lettre adressée à la vierge Eustochium, il assure « que la plupart des clercs ne briguent la prêtrise que pour avoir plus facilement accès auprès des femmes. Ils ne s’occupent que de leurs chaussures et de leurs vêtements. Ils frisent leurs cheveux, et les anneaux brillent à leurs doigts ; ils marchent du bout du pied : vous les prendriez pour de jeunes fiancés plutôt que pour des clercs ».

Pape Sirice (385 - 399)

Pape Sirice (385 - 399)

Il est à présumer que le pape Sirice se garantit de cette corruption. Il étendit dans l’Église une sollicitude pastorale. On l’accuse cependant d’avoir été inspiré quelquefois par l’orgueil, et d’avoir eu des prétentions injustes. Dans une lettre qu’il écrivit aux évêques d’Illyrie, il leur donne son avis sur une question de dogme, et déclare qu’il suivra volontiers celui de la pluralité des évêques, s’il est opposé au sien. Témoignage bien authentique du respect que les anciens papes avaient pour les décisions des conciles.

On assure qu’il est l’auteur du Communicantes dans la messe. Par une décrétale écrite à Himerius, évêque de Tarragone, la première décrétale des pontifes qui, suivant beaucoup d’écrivains, soit légitime, il permit aux moines de recevoir l’ordre sacerdotal, ce qui, jusqu’alors, ne leur avait pas été permis. Il défendit d’ordonner les bigames et ceux qui avaient épousé des veuves. Il prescrivit le célibat aux prêtres et aux diacres. A cette époque, dit Novaes, on n’avait publié aucune loi ni aucun canon qui forçat, avec menace d’une peine canonique, les clercs majeurs au célibat. Dom Coustant veut pourtant, dans le tome Ier de ses Lettres des pontifes romains, que, bien qu’avant le décret de Sirice on n’eût pas à ce sujet de loi ecclésiastique, il ait existé comme un décret de loi divine intimée par l’apôtre. Saint Sirice ordonna aussi que le baptême, à moins qu’il n’y eût nécessité, ne dût être administré qu’à Pâques et à la Pentecôte.

Il condamna les manichéens, sectateurs de Manès, esclave persan, qui soutenaient que le corps de Jésus-Christ était fantastique ; qu’il y avait deux principes, un bon et un mauvais, et que ce dernier provenait de l’antique loi. Ils n’admettaient pas l’obéissance aux princes et la trouvaient dangereuse. Suivant Manès, tous les prophètes étaient damnés. Le dogme de la métempsycose ; la défense de tuer un animal quelconque, et l’abstinence absolue de toute espèce de viande, formaient les autres points de sa religion ; il dogmatisait publiquement, et il envoya prêcher sa doctrine, d’abord dans les provinces les plus voisines de la Perse, ensuite dans l’Inde et en Égypte, et en Chine, par douze disciples, à l’exemple des douze apôtre de Jésus.

Sirice condamna encore les priscillianistes, sectateurs de Priscillien, évêque d’Avila. Celui-ci suivait quelques préceptes des manichéens, et y ajoutait que les hommes étaient soumis à des étoiles fatales.

Sirice ne traita pas aussi bien saint Jérôme que l’avait fait son prédécesseur, conduite qui l’exposa aux injures et aux insolents propos de ceux dont il avait censuré les dissolutions. En cinq ordinations il créa trente-deux évêques, vingt-sept ou trente et un prêtres, seize ou dix-neuf diacres.

Sirice est le premier à porter effectivement le titre de pape, et Novaes traite en ces termes de l’origine de cette appellation : « Dès que le nouveau pontife a accepté l’élection, il commence à être appelé pape. (...) Ce nom est dérivé du titre de P Ater P Atriae ; d’autres le font dériver de P Ater P Atrum, ou de P Ater P Astorum. Quelques-uns disent que ce nom est dérivé des lettres initiales Petri Apostoli P Otestatem Accipiens. Toutes ces interprétations conviennent à un nom aussi mystérieux.

« Ce nom fut commun d’abord à tous les prêtres, d’où vint l’usage d’appeler pères les prêtres réguliers. Ce nom fut ensuite donné aux évêques seulement. Papebrock dit que saint Sirice fut le premier qui s’appela pape, et qu’il s’intitula ainsi dans plusieurs lettres qu’il écrivit à diverses provinces. Saint Léon le Grand, élu en 440, suivit cet exemple ; dans son épist. 17, il s’intitule Leo papa universis per Siciliam constitutis, salutem. A la fin du neuvième siècle, on ne donna plus ce nom qu’aux souverains pontifes de Rome. Sur la fin du dixième siècle, Arnolphe II, archevêque de Milan, ayant pris le titre de pape de la ville de Milan, Grégoire V, en 998, s’en plaignit, et le concile de Pavie (Muratori, Annales d’Italie, ad an. 998) décréta qu’Arnolphe devait se désister de cette prétention à être appelé pape.

« Les schismatiques s’attribuaient néanmoins le nom de pape. Grégoire VII, dans le concile de Rome de 1076, ordonna rigoureusement que le titre de pape fût unique dans le monde catholique, et qu’il ne fût permis à personne de prendre ce nom ou de le donner à un autre (Baronius, Martyrologe, 10 janvier et 25 juin). Cenni a publié une dissertation sur la question de savoir si ce décret de saint Grégoire VII est vrai. Elle est écrite en italien, et le titre est en latin. »

 
 
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