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Pape Marcellin (296 - 304)

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Papes
Notices biographiques des papes. Les événements marquants de l’histoire des souverains pontifes. Portraits des occupants du saint-siège.
Marcellin
(né en ? – mort le 25 octobre 304)
Élu pape le 30 juin 296
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié / Mis à jour le lundi 15 août 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Saint Marcellin, Romain, fils de Projectus, bénédictin suivant quelques-uns — mais l’ordre de Saint-Benoît n’était pas encore institué —, fut créé pontife en 296. L’Église n’eut jamais plus à souffrir qu’à cette époque terrible. L’édifice de l’idolâtrie, ruiné peu à peu par les chrétiens et détruit dans quelques-unes de ses parties, était prêt à s’écrouler sur ses fondements ; les autels profanes manquaient de fleurs, les hiérophantes de victimes ; les aruspices ne trouvaient plus dans les entrailles les signes de l’avenir ; les oracles étaient devenus muets, les magiciens impuissants. Dans un tel état de choses, il semblait que tous les dieux des ténèbres tentaient leurs derniers efforts contre le Dieu de la lumière.

Dioclétien, Maximien Hercule, Maximien Galère et Maximin II furent successivement les quatre chefs de cette entreprise infernale, écrit Cesarotti. Galère, le plus furieux de tous, avait arraché à Dioclétien la fatale sentence qui ordonnait cette persécution atroce, universelle, sans trêve, sans pitié. Les églises furent abattues dans presque toutes les provinces ; les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants, les vierges, furent livrés aux bourreaux ; le ciel se peupla de martyrs, et la terre, à la vue d’un tel courage, était embrasée de tendresse pour le catholicisme.

Pape Marcellin (296 - 304)

Pape Marcellin (296 - 304)

On voulait détruire la religion de chrétienne, et toute cette fureur ne servait qu’à élever le trône de la foi sur les débris du paganisme. Les États soumis à Rome, arrosés du sang des persécutés, n’en devinrent que plus féconds en rameaux chrétiens. Les tourments déchirèrent les corps des martyrs ; mais leurs âmes, embrassant fermement la foi, restèrent invulnérables et invincibles. Il y eut cependant des esprits faibles qui cédèrent aux menaces, et chez qui le moi humain prévalut sur la religion : on a été jusqu’à dire qu’au nombre de ces derniers on put compter Marcellin lui-même.

Le mensonge répandu à cet égard fut orné de toutes les circonstances qui pouvaient le faire regarder comme possible : on prétendit que le pontife, reconnaissant sa faute, se présenta en suppliant devant un concile de 300 évêques assemblés à Sinuesse. Là, le coupable aurait confessé son erreur, et demandé en pleurant qu’on lui imposât la peine qu’il avait encourue. Le concile aurait répondu : « Donne ta sentence, toi ; le premier siège ne doit être jugé que par lui-même. » Mais dans cette supposition odieuse tout est faux ; il est reconnu aujourd’hui que cette accusation était calomnieuse, et que le pontife ne commit aucune faute. Saint Augustin, parlant de Pétilius, auteur de cette fable, dit : « Il appelle Marcellin scélérat, sacrilège ; moi je le déclare innocent. Il n’est pas nécessaire que je me fatigue pour prouver ma défense ; car lui-même, Pétilius, ne se hasarde pas à prouver son accusation. »

Il est prouvé que Marcellin se distingua par la fermeté de son courage ; et il n’y a jamais eu que le donatiste Pétilius et les sectaires de son temps qui aient soutenu cette imputation. Les premiers donatistes n’ont jamais reproché à l’Église une pareille chute de son chef, tout empressés qu’ils étaient, pour appuyer leur mauvaise cause, de recueillir les plus légères fautes des évêques catholiques, et surtout celles des pontifes.

Tout porte à croire, d’après Tillemont, que Marcellin reçut le martyre. Il fut enterré dans le cimetière de Priscille, placé sur la voie Salera, près du pont Salaro. En deux ordinations, ce pape créa cinq évêques, quatre prêtres et deux ou cinq diacres.

Suivant Fleury, en 302, Dioclétien vint passer l’hiver à Nicomédie ; Maximien Galère s’y rendit, après avoir vaincu les Perses, et voulut engager Dioclétien à ordonner de nouveau une persécution définitive, qui fit triompher partout le paganisme. Le vieil empereur résista longtemps à l’emportement de Galère, montrant combien il était dangereux de troubler le repos du monde et de verser tant de sang. Galère ne se rendit point à ces raisons, et voulut prendre conseil : car il avait cette malice de ne point consulter quand il voulait faire du bien, mais de consulter quand il voulait faire du mal, afin d’en rejeter la blâme sur d’autres.

Dioclétien, voyant autour de lui les avis partagés, envoya un aruspice à Apollon de Milet. Apollon répondit, non par la prêtresse, mais du fond d’un antre obscur, que les justes qui étaient sur la terre l’empêchaient de dire la vérité, et que c’était la raison pour laquelle les oracles qu’il rendait, du trépied, étaient faux. La prêtresse disait de même, ayant les cheveux épars et se lamentant des malheurs du genre humain. Dioclétien demanda à ses officiers qui étaient ces justes sur la terre. Un de ceux qui servaient aux sacrifices dit : « Ce sont les chrétiens, sans doute. »

L’empereur l’écouta avec plaisir, et résolut la persécution, ne pouvant résister à ses amis, au César et à Apollon. Ensuite commença la terrible persécution de Nicomédie, de Tyr, d’Antioche, d’Ancyre et d’Arabie. Fleury décrit cette histoire terrible, qui fait frémir d’horreur ; mais nous voyons poindre l’aurore du règne de Constantin.

 
 
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