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Clovis ordonne la construction de la cathédrale de Strasbourg. Assomption de la Vierge

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Événements marquants
Evénements ayant marqué le passé et la petite ou la grande Histoire de France. Faits marquants d’autrefois.
Clovis ordonne en 504 la construction
de la cathédrale de Strasbourg
sous le titre de l’Assomption de la Vierge
(D’après « Culte et pèlerinages de la très-sainte Vierge
en Alsace », paru en 1862)
Publié / Mis à jour le mercredi 15 août 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Après un demi-siècle où l’on observa le retour du paganisme au sein de la contrée alsacienne suite aux invasions barbares, le début du VIe siècle y vit renaître le culte de la Vierge lors du rétablissement de l’évêché de Strasbourg et de la construction de la cathédrale érigée par Clovis, le roi des Francs, en l’honneur de la Mère de Dieu et sous le titre de son Assomption

Au début du Ve siècle, Stilicon, l’ambitieux et perfide ministre de l’empereur romain Flavius Honorius (395-423), ayant dégarni les frontières de l’empire d’Occident, sous prétexte de tenir tête en Italie aux Visigoths, les Vandales, les Suèves et les Alains passèrent le Rhin le dernier jour de l’année 406 et se ruèrent sur les Germanies et sur les Gaules, achevant l’histoire du monde romain.

Les Francs succédèrent aux Suèves et aux Alains, et occupèrent la vallée du Rhin depuis les confins de la Suisse jusqu’à Mayence. Ce fut alors dans la région que l’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Alsace une métamorphose complète : les Séquaniens et les Triboques, premiers habitants de la contrée, se retirèrent dans les montagnes ; les villes et les bourgs, relevés de leurs ruines, portèrent des dénominations franques ; la province semblait reprendre haleine sous la domination franque, lorsqu’elle se vit livrée à une nouvelle invasion.

Clovis, roi des Francs (481-511)

Clovis, roi des Francs (481-511)

Attila, le fléau de Dieu, passa le Rhin et entra dans les Gaules en 451, à la tête de soixante-dix mille Huns. La province, étant sans défense, fut ravagée plus complètement encore qu’elle ne l’avait été quarante-cinq ans auparavant. Strasbourg, à peine reconstruite, partagea le sort des villes des Germanies et des Gaules qui se trouvaient sur le passage des envahisseurs ; pillée pour la seconde fois, et à peu près dépeuplée, elle resta sans église et sans pasteur pendant une grande partie de cette désastreuse époque.

Toutefois, la région ne demeura pas tout à fait à l’abandon. Saint Sévère, évêque de Trèves et disciple de saint Loup de Troyes, et d’autres missionnaires vinrent consoler les chrétiens épars dans la première Germanie, et annoncer l’Evangile aux Gentils qui s’y étaient répandus. Les choses changèrent de face vers la fin du Ve siècle , après que Clovis eut reconnu qu’il devait sa victoire sur les Germains au Dieu de son épouse sainte Clotilde.

Le vainqueur, instruit par saint Vaast, et baptisé à Reims par saint Remi, avec ses troupes, « soutint, seul de tous les princes du monde, la foi catholique, et mérita le titre de très-chrétien à ses successeurs », comme le dit Bossuet dans son Discours sur l’Histoire universelle. Soumise aux Francs, l’Alsace entière embrassa la religion chrétienne, et l’exemple de Clovis la préserva de l’hérésie arienne qui avait cours au sein des royaume de Bourgogne et de celui des Visigoths.

Une antique et très respectable tradition dit que sainte Clotilde avait déclaré à son époux qu’il était surtout redevable de ses succès à la puissante intercession de Marie ; qu’en témoignage de sa gratitude, il devait ériger une église en l’honneur de la Mère de Dieu, dans la première ville située sur le Rhin, où il entrerait après sa victoire, et que cette ville fut Strasbourg.

Il est de fait que tous les plus anciens annalistes de l’Alsace et des pays voisins rapportent, en termes formels, que c’est Clovis qui fit élever la première église cathédrale de Strasbourg, sous l’invocation de la très-sainte Vierge et sous le titre de son Assomption. Le bâtiment, commencé en 504, fut achevé en 510. Un bois sacré, où les peuples de la basse Alsace offraient leurs sacrifices à leurs divinités, avait existé pendant bien des siècles au lieu où le roi franc érigea le nouvel édifice.

Sous la domination romaine, un temple consacré à différents dieux, mais dans lequel on honorait particulièrement Hercule, sous le nom de Crutzmana (Kriegsmann, homme de guerre), avait remplacé le bois sacré. Le zèle des Materne, des Amand et de leurs premiers successeurs n’avait pu détruire entièrement l’idolâtrie à Strasbourg ; le temple de Crutzmana subsista, à ce qu’affirme la tradition locale, jusqu’en 449, et ce fut soixante ans plus tard seulement que Clovis construisit son église sur l’emplacement qui avait été le théâtre des sacrifices du paganisme.

Strasbourg. Aquarelle de Bernadette Voz

Strasbourg. Aquarelle de Bernadette Voz

La cathédrale de Strasbourg, qui devait devenir dans la suite des siècles un des plus merveilleux monuments de la terre, fut d’abord construite simplement en bois, au moyen de troncs d’arbres disposés les uns à côté des autres, et recouverts d’une grossière maçonnerie composée de sable et de terre glaise. Sa direction était d’orient en occident. Elle avait trois portes de chaque côté : celles de l’orient étaient réservées au clergé, qui habitait une demeure voisine. La grande porte occupait le milieu vers l’occident ; un portique, dans lequel se tenaient les pénitents, la précédait.

L’église était intérieurement partagée en trois parties, à savoir : la nef, où l’on prêchait et baptisait, et les nefs latérales, destinées, celle de droite aux hommes, celle de gauche aux femmes. L’ambon s’élevait à l’extrémité de la grande nef ; à ses côtés s’ouvraient deux portes donnant entrée dans le chœur. Deux autels occupaient les extrémités des bas côtés. Une vaste cour, formant un carré long, et terminée par le presbytère, s’étendait à l’orient de l’église. Dans la nef latérale, du côté droit, existait un puits, dont l’eau avait servi autrefois aux païens pour laver les victimes. Saint Remi le bénit afin qu’on pût en faire usage pour les baptêmes.

Tels furent les premiers commencements de cette cathédrale. C’est à l’époque de sa fondation, c’est-à-dire au début du VIe siècle, qu’il faut placer aussi le rétablissement définitif de l’évêché de Strasbourg. Erchambaud, qui, par ses talents et sa piété, fut une des gloires du Xe siècle, nous a transmis les noms des évêques qui occupèrent avant lui ce siège. A partir du temps de Clovis, ils se succédèrent sans interruption.

 
 
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