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Premier miracle de Lourdes lors du siège de la ville par Charlemagne

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Légendes, Superstitions
Légendes, superstitions, croyances populaires, rites singuliers, faits insolites et mystérieux, récits légendaires émaillant l’Histoire de France
Premier miracle de Lourdes
lors du siège de la ville
par Charlemagne en 778
(D’après « L’Écho des jeunes », paru en 1903)
Publié / Mis à jour le dimanche 8 mai 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
À en croire une légende tirée d’un texte du XIIIe siècle du moine anglais Marfin, Lourdes n’a pas attendu le XIXe siècle pour donner dans l’oeil de la Vierge, et avait déjà depuis plusieurs siècles le don des miracles. L’épisode historique s’y déroule à la fin du VIIIe siècle, lorsque Charlemagne, en pleine guerre contre les Sarrasins, vient assiéger le château dit de Mirambel.

Vers le VIIe siècle, les Sarrasins s’établirent en ce lieu qui plus tard s’appellera Lourdes, et leur chef y bâtit l’imposant château qui existe encore et qui commande aussi bien les routes de Bigorre et du Béarn que celle qui se dirige vers le haut des Pyrénées par le bord du Gave.

A la fin du VIIIe siècle, Mirat, un des descendants de ce chef, qui s’était fait chrétien et vouait un culte spécial à la Vierge, se retrancha dans ce château et dans la ville, avec les habitants de tous les environs, et arrêta ainsi la marche victorieuse de Charlemagne (778) qui, avec une grande armée, débouchait dans la plaine de Tarbes et, après avoir tout soumis sur son passage, voulait suivre la vallée du Gave pour aller châtier et soumettre ceux qui osaient encore lui résister sur les deux versants des Pyrénées.

Avec cet orgueilleux conquérant, venait une horde d’évêques, de moines et de prêtres qui, faisant succéder l’action du goupillon à celle du sabre, répandaient la terreur sur un pays que les militaires venaient de dévaster. Mais l’ensemble des forces du souverain dut marquer une halte devant Lourdes.


Charlemagne assiégeant le château de Lourdes. Vitrail de la chapelle du château

En effet, depuis trente-huit jours, Charlemagne, son armée et ses noirs corbeaux étaient arrêtés par le château de Mirat, forteresse devant laquelle on aurait pu passer, mais qu’on désirait posséder pour couvrir une retraite qui pouvait être et fut rendue nécessaire par le peuple qui allait bientôt démontrer sa valeur dans les gorges de Roncevaux.

Pendant ce temps, Mirat et les siens résistaient, avec vaillance, et, dans les fréquentes sorties, décimaient l’armée assiégeante. Pour le réduire, on ne comptait plus que sur la famine, qui, déjà, exerçait ses ravages dans le château et dans la ville qui se trouvait, et se trouve encore, à ses pieds.

Or, pendant que Mirat recevait une députation de Charlemagne lui offrant une capitulation honorable et lui conseillant de ne pas faire mourir de faim tant de braves gens, un de ses homes entra, portant une truite encore frétillante qu’un aigle venait de laisser tomber dans la cour du château. Mirat saisit la truite et, la portant à l’envoyé du conquérant, lui dit : « Vous êtes en grande erreur, si vous pensez que nous manquons du nécessaire : la Vierge, notre patronne, nous fournit chaque jour les vivres dont nous avons besoin, et voilà un des poissons frais qu’elle vient de nous envoyer. Je pense que vous n’en mangez pas de semblables dans votre camp ; veuillez le porter à votre puissant seigneur pour qu’il puisse manger convenablement. »

« En ce qui se rapporte à nos affaires, continua-t-il, dites à votre maître que je ne désire lui faire aucun mal, que je le laisserai passer tant qu’il voudra, mais que je ne lui permettrai point d’entrer dans le château de mes pères. »

Charlemagne fut grandement surpris en apprenant que Mirat et ses gens nageaient dans l’abondance au lieu d’être mourants de faim comme il pensait. Turpin, l’évêque du Puy-en-Velay, qui possédait dans son diocèse une très importante succursale de la maison miraculeuse de la Vierge, et qui accompagnait Charlemagne, vit dans cette manifestation de la mère du Christ une claire intention de protéger Mirat et les siens. Aussi fit-il comprendre à Charlemagne le danger de combattre un individu possédant de si hautes protections et obtint-il de lui l’autorisation d’arranger les choses de son mieux.

Le roi des Francs et futur empereur d’Occident avait été au demeurant très impressionné par l’intervention de la Vierge en faveur de Mirat. Il résolut donc de ne plus combattre contre celui qui possédait cette céleste et puissante protection, et aussitôt, demanda et obtint de Mirat une entrevue dans laquelle il lui fit observer que la Vierge qui lui envoyait des vivres était la même qui faisait d’autres miracles en son diocèse du Puy-en-Velay, et que le mieux pour lui était de se soumettre au représentant de ladite Vierge, qui n’était autre que l’évêque lui-même.

Blason de la ville de Lourdes

Blason de la ville de Lourdes

Mirat se laissa convaincre et il fut convenu qu’il se soumettrait, non à Charlemagne, mais à Notre-Dame. Comme marque de soumission et hommage, Mirat s’engagea à remettre chaque année, au représentant que laissa l’évêque du Puy, une botte de foin. Le premier tribut fut payé sur-le-champ et le représentant de l’évêque installé dans ses fonctions en un local des plus confortables.

Dans la journée même, Charlemagne et son armée se mettaient en marche par l’étroite vallée du Gave de Pau, pendant que Mirat faisait remonter la même rivière pour procurer aux siens la nourriture de laquelle ils avaient un bien grand besoin. Depuis lors, Mirat et tous les siens devinrent de fidèles adorateurs de cette Vierge miraculeuse qui semble avoir fait de Lourdes son séjour de prédilection.

Le chef maure reçut le baptême et prit le nom chrétien de Lorus. Le château, jusqu’alors appelé Mirambel, prit le nom de Lorus, qui aurait donné son nom à la ville de Lourdes. Cette légende explique le blason de la ville qui représente un aigle déployé tenant en son bec un poisson au-dessus de la forteresse.

 
 
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