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Napoléon friand de l'eau de Cologne de Jean-Marie Farina

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Anecdotes insolites
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Napoléon friand de l’eau de Cologne
de Jean-Marie Farina
(D’après « Revue d’histoire de la pharmacie », paru en 1969)
Publié / Mis à jour le mercredi 9 juin 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Un numéro spécial du Crapouillot (1969, n° 8) sur Napoléon renferme une grande page publicitaire des établissements Roger et Gallet pour l’eau de Cologne de Farina. Selon le commentaire qui y accompagne la reproduction d’un prospectus de Jean-Marie Farina, l’empereur était incommodé par les parfums trop puissants.

Le commentaire accompagnant la reproduction d’un prospectus du XIXe siècle de Jean-Marie Farina — revendiquant l’héritage de la formule originelle de l’Aqua mirabilis (Eau merveilleuse) de l’Italien Giovanni Paolo Feminis, et qui passa en 1806 un contrat avec le directeur d’une maison de nouveautés en vue de fabriquer et commercialiser l’Eau dite de Cologne — porte que : « Seuls les célèbres rouleaux de Jean-Marie Farina avaient accès à sa table de toilette. Sans doute l’application en friction de cette eau souveraine lui enlevait-elle toute fatigue. Il la tenait aussi pour le meilleur des excitants cérébraux : la petite histoire veut qu’à la veille de chaque engagement décisif, l’empereur ait tenu à portée de la main, sur la table de travail où il préparait son plan de bataille, un de ces flacons verts, fuselés, aux pures proportions. »

Jean-Marie Farina (1785-1864)

Jean-Marie Farina (1785-1864)

Son goût marqué pour l’eau de Cologne nous est d’ailleurs attesté par Mme de Rémusat dans ses Mémoires, où elle assure qu’il en employait soixante flacons par mois ! Son parfumeur Teissier lui en fournissait une de sa fabrication — et lui fournissait également des « brosses à rhumatisme ».

Le texte du prospectus lui-même, orné d’un encadrement gravé et de vignettes parmi lesquelles les armes dont il va être question, est le suivant :

Par Brevets.
ENTREPOT
D’EAU DE COLOGNE
IMPERIALE
DE JEAN-MARIE FARINA,
Fournisseur Breveté
DE S.M. L’IMPERATRICE ET REINE MARIE-LOUISE,
DE S.A.I. MADAME MERE,
DE S.M. L’EMPEREUR ET ROI,
ET DE PLUSIEURS PRINCES FRANÇAIS ET ETRANGERS.

En annonçant l’EAU ADMIRABLE DITE DE COLOGNE, dont le secret a été laissé à MOI, JEAN-MARIE-FARINA, petit-fils de JEAN-ANTOINE FARINA, un des plus anciens distillateurs de Cologne, arrière-petit-fils de PAUL FEMINIS, premier inventeur, je dois consacrer et justifier la qualité supérieure de mon Eau, utilisée depuis cent cinquante ans, en exposant les illustres titres dont je suis honoré par les COURS de FRANCE et d’ALLEMAGNE, desquelles je suis l’unique fournisseur. Les armes que j’ai le droit glorieux de pouvoir placer partout où je m’annonce constatent suffisamment mes droits à prétendre à la confiance générale ; l’expérience justifie tous les jours ces précieuses marques de la plus haute considération.

Nota. L’approbation flatteuse de la Commission des Remèdes secrets, nommée en vertu du Décret de S.M. l’EMPEREUR et Roi en date du 18 août 1810, et dont il a reçu l’extrait de Son Excellence le Ministre de l’Intérieur, confirme les vertus de cette Eau.

P.-S. JEAN-MARIE FARINA prévient les consommateurs de cette Eau que pour les garantir de la cupidité des contrefacteurs, il a pris le parti d’apposer sa griffe sur tous les imprimés qui entourent ses fioles. Toutes les caisses seront cachetées en cire verte, représentant un aigle et le nom de Jean-Marie Farina, et la gravure représentant les armes ci-dessus des Cours de France et d’Allemagne.

La griffe en question figure sur le prospectus, suivie de l’indication : « Distillateur à Cologne, rue Saint-Laurent, n° 2038 ; et à Paris, rue Saint- Honoré, n° 331. »

Affiche publicitaire pour l'Eau de Cologne Jean-Marie Farina de Roger et Gallet (1943)

Affiche publicitaire pour l’Eau de Cologne Jean-Marie Farina de Roger et Gallet (1943)

Jean-Marie Farina quitta les bords du Rhin pour la rue Saint-Honoré en 1806. Après fortune faite, il vendit en 1840 fabrique, commerce et marque au parfumeur Collas, qui à son tour, en 1862, transmit le flambeau à ses deux cousins Roger et Gallet — lesquels fondèrent leur maison cette même année, rachetée en 1975 par Sanofi puis en 2008 par L’Oréal.

Il est intéressant de noter qu’en 1810 la Commission des remèdes secrets avait agréé la formule de Farina. Et il serait instructif de la comparer à celle du Codex, paru quelques années plus tard. De toute manière, il existait des démarquages, puisque Farina, pour se protéger, prend soin d’apposer sa griffe sur tous ses imprimés. Mais était-ce vraiment des contrefaçons, puisque la loi de germinal rejetait les remèdes secrets ? Et pourrait-on dire que la formule de l’eau de Cologne du Codex, si elle ressemblait à celle de Farina, était une contrefaçon ?

 
 
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