8 janvier 1336 : mort de Giotto

Giotto, né dans un village de la Toscane, d’un laboureur qui sans doute ne destinait pas son fils à une profession plus relevée que la sienne, fut un jour rencontré par le célèbre Cimabué, s’occupant à dessiner des moutons sur une pierre. Le fondateur de l’école florentine découvrit dans ces premiers essais le germe du talent, et emmena ce jeune homme, dont il fit son élève. Giotto, dans un siècle où il fallait tout créer, devint véritablement le régénérateur de l’art, et, le premier chez les modernes, ne laisse point à regretter les qualités fondamentales de la peinture. Architecte, peintre, sculpteur, il exécuta un nombre considérable d’ouvrages ; il compte aussi parmi les hommes illustres qui ont joui de toute leur réputation. Boniface VIII désira l’employer à Home, et voulut d’abord avoir un dessin qui permît de juger si le mérite de ce maître égalait sa renommée. L’artiste se contenta de tracer d’une main ferme et sûre, sous les yeux de l’envoyé du pontife, un cercle parfait qui donna lieu à ce proverbe : Rond comme l’O de Giotto.

Contemporain, ami du Dante et de Pétrarque, Giotto eut la gloire d’être chanté par eux, et paya le plus noble tribut de reconnaissance au poète florentin, en plaçant son portrait dans les peintures de l’un des palais de la seigneurie de Florence. Giotto exerça sur l’art une influence extraordinaire, et qui se prolongea, pendant toute la durée du XIVe siècle. — Ulysse Tencé.