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L’orthographe, cette grande oubliée du baccalauréat

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L’actualité au prisme de l’Histoire, ou quand l’Histoire éclaire l’actualité. Regard historique sur les événements faisant l’actu
Orthographe : cette grande oubliée
du baccalauréat
(Source : Le Figaro)
Publié / Mis à jour le mardi 16 juin 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Les correcteurs ont pour consigne d’être indulgents pour les trop nombreuses fautes de candidats dont le niveau en la matière est en baisse régulière

Dans sa Lettre d’une enfant de la guerre aux enfants de la crise, la sociologue Evelyne Sullerot raconte que ses petits-fils, respectivement correcteurs de français et de philosophie du baccalauréat 2013, ont « renoncé à corriger les fautes d’orthographe qui pullulaient par dizaines » dans les copies. Les candidats « si dédaigneux de l’orthographe » ont pourtant été « reçus au bac », s’inquiète-t-elle.

Avant de remettre aux surveillants mercredi leur dissertation de philosophie du bac, les élèves tenteront d’éliminer leurs fautes car une copie gorgée d’erreurs reste « rédhibitoire », confie un professeur de philosophie dans l’académie de Strasbourg. « Nos inspecteurs pédagogiques nous recommandent trop souvent d’être indulgents, lors des réunions d’harmonisation des notes du bac », note-t-il néanmoins. Ils doivent éviter les décomptes de fautes systématiques qui aboutiraient à des 2 ou 3 sur 20 pour de nombreuses copies. De fait, une orthographe hésitante n’empêche pas aujourd’hui d’obtenir le bac avec de bonnes notes.

Dans l’académie d’Aix-Marseille, selon les consignes internes données aux professeurs pour les corrections de l’épreuve du bac de français de 2012, il était indiqué qu’une « orthographe très incorrecte » ne serait pénalisée qu’ « à hauteur de 2 points ». Et une telle pénalisation ne devait être appliquée qu’ « à partir de plus de 10 erreurs graves par page ». Si la copie « manifeste également une syntaxe et un lexique défaillants au point d’altérer l’intelligibilité de nombreux passages, elle pourra être globalement sanctionnée de 4 points au maximum », est-il simplement concédé.

Plus personne ne s’étonne de ces consignes d’indulgence, et pour cause. Les enseignants commettent eux-mêmes des erreurs. « On m’a accusé d’être obsessionnel parce que je signalais les fautes d’orthographe, parfois énormes, laissées par les collègues dans les bulletins, à l’occasion des conseils de classe », raconte un professeur de lettres parisien. On trouve des bourdes jusque dans les convocations aux examens. Deux fautes d’accord ont ainsi été relevées sur la convocation de la session 2015 du bac de l’académie de Besançon : « Aucun résultat ne sera communiquer par téléphone. Aucun numéro d’inscription ne sera communiquer au candidat. »

14,7 fautes en 2005 contre 10,7 en 1987
Le niveau des Français en orthographe baisse indéniablement. Une enquête de Danièle Manesse comparant le niveau de plus de 2 000 élèves de CM2 de 1987 avec des élèves de 2005 l’avait aisément démontré lors d’une dictée. Les élèves de 2005 faisaient 14,7 fautes en moyenne contre 10,7 en 1987. En tête, les fautes grammaticales, suivies des erreurs lexicales. Une étude plus récente comparant les compétences d’élèves de CE2, entre 1999 et 2013, concluait aussi à un net recul sur les épreuves de français.

C’est d’autant plus inquiétant que la corrélation entre la maîtrise de l’orthographe et la réussite scolaire est forte. Et l’orthographe reste un moyen de sélection lors du passage d’un concours ou d’une recherche d’emploi. Comment expliquer une telle chute ? Dans leur livre Orthographe : à qui la faute ?, Danièle Manesse et Danièle Cogis s’interrogent sur les changements des modes d’enseignement de l’orthographe et de la grammaire. Les démarches inductives, l’intelligence réflexive sollicitée dans les programmes scolaires de 2002 par exemple ne sollicitaient pas assez la mémorisation, la répétition, autant de formes d’apprentissage jugées trop simplistes. Autre élément d’explication : le nombre d’heures consacrées à l’étude de la langue en tant que telle a diminué de plusieurs heures en cinquante ans au profit d’autres disciplines.

Marie-Estelle Pech
Le Figaro

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