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Cocktails venus d'Amérique et consommation excessive d'alcool chez les jeunes filles

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L’Histoire éclaire l’Actu
L’actualité au prisme de l’Histoire, ou quand l’Histoire éclaire l’actualité. Regard historique sur les événements faisant l’actu
Surconsommation d’alcool observée
chez la gent féminine vers 1930
(D’après « L’Impartial » du 23 mars 1933)
Publié / Mis à jour le lundi 15 juin 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
En 1933, un médecin genevois attire l’attention de ses contemporains sur la consommation excessive d’alcool chez les femmes et jeunes filles, phénomène en plein essor, suite à l’introduction, en Europe, des cocktails, boisson venue d’Amérique. Selon lui, cet engouement s’accompagne d’alarmants troubles médicaux et sociétaux.

Voici ce que le médecin écrit au sein de la Feuille d’Avis, au sujet de ce qu’il considère comme un nouveau fléau :

Dans les cocktails, tous les alcools les plus violents se trouvent réunis, incorporés à des essences diverses telles que l’angusture dont les effets sur l’organisme sont des plus redoutables. D’un goût généralement agréable, ils se laissent boire comme du petit lait. C’est avec raison que M. Georges Champenois a pu écrire « qu’aux cocktails, comme à la tyrannie, on peut applique la formule : Une main de fer dans un gant de velours. On ne sent que le velours quand ça passe, mais après la main de fer vous étreint impitoyable et ne vous lâche plus jusqu’au tombeau... Imaginez une femme honnête dansant après plusieurs cocktails, poursuit Champenois, aux sons de cette musique frénétique, séparée de son cavalier par l’épaisseur d’une gaze légère. Je vous demande quels seront à trois heures du matin son état d’âme et ses pensées intimes ? Il est certes inutile d’insister ».

Tous les médecins vous diront que leur clientèle mondaine se plaint beaucoup plus fréquemment que jadis de brûlures d’estomac, de digestion difficile, de palpitations, de varicosité du nez et des joues, d’insomnies, de cauchemars, de tremblements. Ces troubles sont ceux de l’alcoolisme chronique et si l’on n’y met ordre rapidement, on ne tarde pas à voir apparaître de l’angoisse, de l’irritabilité du caractère et des réactions impulsives.

Femmes et jeunes filles qui vous laissez entraîner à la pratique du cocktail, vous rougiriez d’être traitées d’alcooliques et cependant vous l’êtes inconsciemment. Vous abîmez votre santé et celle de vos amies et « vous êtes en train tout simplement de contribuer à détruire votre race... Vous serez un jour une maman, il faut mettre au monde des enfants sains, c’est votre premier devoir ! » (Trilby dans Bouboule, page 73)

Les sociétés médicales les plus importantes les unes après les autres s’efforcent d’attirer l’attention du public sur les dangers des cocktails, poursuit le médecin. C’est l’Académie de médecine d’abord qui a entendu il y a déjà près de trois ans, une importante communication du professeur Guillain, dont elle approuve les conclusions. C’est l’association médicale de Paris qui montre comment ce sont des jeunes filles qui arrivent aujourd’hui dans les hôpitaux totalement minées par un alcoolisme dont l’invention barbare du cocktail est la grande coupable. C’est le syndicat des médecins de la Seine qui à propos des cocktails déplore que les pouvoirs publics fermant les yeux sur les conséquences désastreuses de l’alcoolisme, ne le combattent pas là où il se produit. Elle déplore enfin que la bourgeoisie, dont les beaux exemples entraînaient jadis le peuple, oublie chaque jour davantage les devoirs qu’elle tient de sa situation.

Plus loin, le médecin conclut :

Poisons du corps et de l’intelligence, les cocktails sont des excitants dangereux en même temps qu’ils enlèvent à l’individu les barrières de la raison, le frein des convenances et de la dignité. De tristes exemples le démontrent abondamment. Puissent-ils servir à susciter une violente réaction contre les cocktails qui méritent certes d’être bannis à tout jamais de nos restaurants, tea-rooms et de nos foyers, pour le plus grand bien de la santé de notre population et tout particulièrement de notre jeunesse !

 
 
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