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Siège de Gergovie. Guerre des Gaules : Vercingétorix défait les troupes de César

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Histoire des Français
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Vercingétorix triomphe de César
lors du siège de Gergovie en 52 av. J.-C.
(D’après « L’Illustré du Petit Journal », paru en 1933)
Publié / Mis à jour le lundi 23 mars 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 
 
 
Comment ne pas évoquer cette page glorieuse de nos antiques annales, qui prend place au sein de la guerre des Gaules, en 52 av. J.-C. ? Gergovie... C’est là que voici plus de 2000 ans, s’éveilla peut-être le sentiment national chez nos ancêtres, diront certains. A la voix de Vercingétorix, jeune chef arverne, des Gaulois des diverses nations de la Gaule font front commun contre le jusqu’alors invincible César et infligent une rude défaite à ses troupes

Trop tard, malheureusement. La plus grande partie de la Gaule était déjà réduite à l’état de colonie romaine. Mais, du moins, Gergovie fut le suprême sursaut. Là faillirent sombrer César et sa fortune. Et la Gaule, après une telle victoire, succomba en beauté.

C’est grand dommage que nos aïeux n’aient pas écrit. Nous n’avons sur ces luttes de géants qui se poursuivirent sans relâche pendant huit années, de l’an 58 à l’an 50 avant J.-C., que le seul témoignage de César. Mais cette extraordinaire épopée dont les Commentaires nous fournissent le récit, témoigne de l’ardeur de la résistance que le conquérant rencontra en Gaule. Aucun peuple ne se dressa avec plus d’énergie devant la politique envahissante des Romains.

En l’an 58 avant J.-C., des tribus helvètes ayant quitté leur pays pour aller s’établir aux bord de l’océan, avaient envahi la Gaule. César, qui venait d’être nommé gouverneur de la Gaule cisalpine et de la Narbonnaise, se précipita à leur rencontre et les força à retourner dans leurs montagnes.

Mais, presque en même temps, 120 000 guerriers suèves, conduits par Arioviste, ont franchi le Rhin et dévasté le pays des Eduens et des Séquanes (Bourgogne et Franche-Comté). César, appelé au secours, arrive avec ses légions, livre bataille ; et les Germains, battus, repassent le Rhin en désordre.

Statue équestre de Vercingétorix, par Bartholdi, à Clermont-Ferrand

Statue équestre de Vercingétorix, par Bartholdi, à Clermont-Ferrand

Mais les succès du proconsul romain inquiètent les Gaulois de la Gaule Belgique. Ils sont 300 000, renommés comme les plus braves de la Gaule. César, par une diplomatie habile, réussit à les diviser. La plupart des tribus font leur soumission. Seuls les Nerviens (habitants du Hainaut) refusent de se soumettre. César les joint sur la Sambre. Ce fut une lutte effroyable. Toute l’armée nervienne fut anéantie. « De vos 600 sénateurs, disaient les vieillards à César, il en reste 3 ; de 60 000 combattants, 500 seulement ont échappé. » A la fin de l’année 56, la Gaule entière, des Pyrénées à la mer du Nord, avait vu les légions victorieuses.

Mais, l’hiver suivant, les Germains reparaissent sur le Rhin. César, qui était retourné en Italie, revient précipitamment et détruit la horde envahissante, jusqu’au dernier homme. Après ce dernier haut fait, on croit la guerre des Gaules terminée. Elle va, au contraire, reprendre avec une âpreté nouvelle. César est retourné en Italie. Pendant ce temps, un nouveau soulèvement se prépare. Les Romains se sont livrés, contre les derniers peuples vaincus, à de telles exactions, que la haine et le désir de vengeance arment contre eux des peuples naguère rivaux et que l’intérêt commun n’avait pas encore rapprochés. Les députés de tous ces peuples ligués s’assemblent et jurent solennellement de prendre les armes dès que le signal sera donné.

Celui qui devait en être l’âme était un jeune guerrier issu des plus illustres familles du pays, et fils d’un certain Celtillus qui avait été le chef de toute la Gaule. Comment s’appelait-il, cet adolescent qui faillit triompher de César et de ses légions ?... Les historiens le nomment Vercingétorix ; mais certains assurent que c’était là un titre et non pas un nom, et qu’il convient de dire le Vercingétorix. Peu importe. Ce jeune homme fut le plus vaillant, le plus noble des Gaulois.

La beauté de ses traits, sa taille élevée et élégante, sa bravoure lui avaient concilié de bonne heure l’affection et le respect de ses compatriotes. Animé d’un ardent amour de son pays, il employa toute son influence à faire des ennemis au nom romain. Aussi, lorsque la nouvelle de la révolte des Carnutes et du soulèvement des peuples de l’Orléanais (janvier 52 avant J.-C.) parvint jusque dans les montagnes de l’Auvergne, le jeune Arverne résolut-il de prendre part à cette guerre sacrée.

Il lui fallut d’abord lutter contre une opposition puissante. Un de ses oncles, nommé Gobanitio, chef du parti de la paix, souleva contre lui une partie de la ville et parvint à le faire exiler. Vercingétorix, à la tête de ses partisans, ne tarda d’ailleurs pas à revenir à Gergovie en vainqueur. Le peuple, alors, l’acclama et le nomma roi des Arvernes.

César était en Italie. Il revint en toute hâte. Ayant franchi les Cévennes à travers six pieds de neige, il apparut tout à coup au pays des Arvernes. Vercingétorix engagea la lutte contre le plus grand capitaine de Rome, et se montra digne d’un tel adversaire, non seulement par sa valeur, mais encore par la portée et la hardiesse de ses conceptions politiques et militaires.

Il comprit bien vite qu’il ne pourrait pas résister aux vieilles légions de César s’il s’obstinait à combattre en bataille rangée. Son plan, qu’il réussit à faire adopter à l’assemblée des chefs, consistait à brûler les villes, à ravager le pays, pour enfermer les Romains dans un désert. Cette conception, analogue à celle qui sauva les Russes en 1812, lors des invasions des armées de Napoléon, eût peut-être pu sauvé la Gaule. Les Romains, affamés, sans place de retraite, n’auraient pu résister aux attaques incessantes de la cavalerie gauloise ; mais ce plan ne fut exécuté qu’en partie.

On avait brûlé plus de vingt villes dans une seule journée, quand, sur les prières des habitants, Vercingétorix consentit à épargner la ville d’Avaricum (Bourges). Cet instant de faiblesse devait sauver les Romains. Ceux-ci, peu après, s’emparaient de la ville (mars 52 avant J.-C.), où des provisions considérables étaient accumulées.

De là ils allèrent faire le siège de Gergovie. Mais, pour la première fois ils échouèrent. Vercingétorix, qui défendait la ville, l’avait si bien retranchée que toutes les attaques des Romains vinrent se briser contre ses murailles. De nombreux soldats des légions y perdirent la vie ; dans une seule attaque, quarante centurions périrent. Du haut de ses remparts, Vercingétorix eut la joie de voir les Romains lever le siège et s’éloigner.

Alors, il commit l’imprudence de se lancer à leur poursuite, se croyant, après un tel succès, assez fort pour livrer bataille à César. Mais sur ce terrain, les légions reprenaient tous leurs avantages. Malgré des prodiges de valeur, les Gaulois furent battus. Une violente attaque de cavalerie jeta parmi eux la panique. Et Vercingétorix, abandonné par la plus grande partie de ses troupes, fut obligé d’aller s’enfermer dans la ville fortifiée d’Alésia.

Mais il avait pris la précaution d’envoyer des émissaires à tous les peuples de la Gaule pour leur demander du secours. Et telle était l’influence de son nom, qu’aussitôt les hommes se mettaient en route pour venir à l’aide du jeune général qui résumait en lui toutes les aspirations des Gaulois vers la liberté.

Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César. Peinture de Lionel Royer (1899)

Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César. Peinture de Lionel Royer (1899)

On sait le reste. L’armée gauloise vaincue une fois de plus, la ville sur le point d’être prise, Vercingétorix, réunissant les chefs et leur déclarant que, décidé à se sacrifier pour la salut de la nation, il irait seul se livrer à César (septembre 52 avant J.-C.). Ce dernier, si généreux en d’autres circonstances et si habile politique, commit là l’acte qui déshonorait sa victoire. Pendant six années, il maintint Vercingétorix en prison ; puis, en l’an 46, au milieu des joies de son triomphe, il fit trancher par la hache du bourreau la tête du plus noble des défenseurs de la Gaule (26 septembre 46 avant J.-C.).

Pendant des siècles on ne connut pas de façon exacte l’emplacement de Gergovie. Napoléon III qui, ainsi qu’on le sait, fit une étude approfondie des Commentaires de César, avait cru pouvoir fixer cet emplacement sur le plateau de Merdogne, à douze kilomètres au sud de Clermont-Ferrand ; et ce plateau avait pris, dès lors, le nom de plateau de Gergovie, site officiel aujourd’hui encore.

Signalons cependant qu’en 1933, le conservateur du Musée de Clermont avança, après de longues recherches archéologiques, que Gergovie s’élevait sur un autre plateau, plus proche de la ville, et faisant partie du site qu’on désigne sous le nom de « Côtes de Clermont ». Ayant parcouru sans relâche cette région durant des années, il avait pu y relever tous les vestiges de la ville gauloise et en fixer les circonvallations.

La place s’élevait, selon lui, sur une falaise basaltique formant un rempart naturel à peu près inaccessible. Aux endroits où cette falaise s’abaisse et à ceux où elle s’interrompt, les hommes de Vercingétorix avaient creusé des fossés et élevé des murailles. L’aspect général et le plan de l’oppidum purent ainsi être reconstitués : Gergovie s’étendait sur un espace ayant trois kilomètres de long sur un de large ; ses remparts comptaient sept kilomètres de tour.

 
 
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