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Piano à chats. Concert donné en 1549. Curieux instrument de musique

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Anecdotes insolites
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Piano à chats et singulier
concert donné en 1549
(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1890)
Publié / Mis à jour le mercredi 6 novembre 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Décrit, pour la première fois semble-t-il, par Kircher, jésuite allemand du XVIIe siècle, dans son Musurgia Universalis (1650), le piano à chats, instrument baroque et cruel, existait déjà en 1549, comme en témoigne le concert de chats qui eut lieu lors des fêtes religieuses données le jour de l’octave de l’Ascension en l’honneur d’une image miraculeuse de la Vierge

Dans son Musiciana paru en 1877, Jean-Baptiste Weckerlin nous explique que Charles-Quint étant en Flandre en 1549, il assista, le dimanche qui suivit l’octave de l’Ascension, avec son fils Philippe II et les reines, du haut du balcon de l’hôtel de ville de Bruxelles, à un spectacle où le profane et le sacré marchaient côte à côte.

Nous voulons parler d’une procession en l’honneur d’une image miraculeuse de la Vierge. Parmi les croix, les bannières, les longues files de prêtres et de moines, s’avançaient, en manière d’entremets ou intermèdes, le diable sous la forme d’un taureau jetant du feu par les cornes, puis l’archange saint Michel et derrière ce patron de Bruxelles, un chariot où un ours touchait de l’orgue.

Cet orgue était le grand attrait de la cérémonie, car les sons qui en sortaient n’avaient rien de l’harmonie produite habituellement par cet instrument. La raison en était bien simple ; l’orgue était un orgue à chats. Si l’on veut se faire une idée de cette invention, il suffit de se figurer une vingtaine de caisses très étroites ou vingt malheureux matous se trouvaient enfermés dans l’impossibilité de remuer ; seuls, les longs panaches de leurs queues dépassaient le haut des caisses et étaient liés par des cordes correspondant au registre de l’orgue.

Piano à chats

Piano à chats

A mesure que l’ours musicien pressait les touches, il tirait les cordes et en même temps les queues des chats qui, aussitôt, se mettaient à miauler, qui, les basses, qui, les tailles et les dessus, selon la nature des airs exécutés. Aux accords étranges de cette musique burlesque, des ours, des loups et des cerfs dansaient autour d’une grande cage où des singes jouaient de la cornemuse. Ensuite, la procession reprenant son cours exposait religieusement aux yeux curieux de la foule, l’arbre de Jessé et la représentation de tous les mystères de la Vierge.

S’il faut en croire l’abbé Mann, ce singulier concert aurait déridé un instant le grave Philippe II dont le visage austère s’éclairait si rarement. Bienheureux dut être celui à qui revenait l’honneur d’avoir fait sourire son prince mais quelque grotesquement diabolique qu’ait été son idée, elle ne lui appartenait pas en propre, car les chroniques veulent qu’un certain abbé Baigne ait régalé un jour Louis XI d’un concert de pourceaux.

Ce piano à chats est ainsi décrit par Kircher : « Il n’y a pas si longtemps, dit-il, qu’un acteur aussi ingénieux qu’illustre, a construit un tel instrument pour dissiper la mélancolie d’un grand prince. Il recueillit des chats, différents par la taille et donc par la gravité de leur voix et les enferma dans un panier fabriqué tout exprès, de telle sorte que leurs queues, sortant à travers des trous, étaient introduites et maintenues dans des tubes.

« Il ajouta des touches munies de pointes très fines à la place des marteaux, disposa les félins par tonalité de voix croissante de telle sorte qu’à chaque touche corresponde la queue d’un animal, et plaça dans un lieu convenable cet instrument destiné à la récréation du prince. En ayant ensuite joué, il en tira les accords que pouvaient produire les cris des animaux.

« En effet, les touches mues par les doigts de l’instrumentiste en martyrisant les queues des chats, mettaient en rage les malheureuses bêtes et les faisaient hurler d’une voix tantôt grave et tantôt aiguë, produisant une mélodie qui poussait les hommes à rire et pouvait inciter les souris elles-mêmes à danser. »

 
 
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