Un système né d'un besoin
« La féodalité n'était pas une constitution régulière, un système d'institutions fixement arrêtées, un code de lois écrites : c'était seulement un assemblage de coutumes si naturellement nées des besoins sociaux, si parfaitement adaptées aux hommes et aux choses de ce temps, qu'elles furent consenties, adoptées, consacrées tacitement par l'usage universel. Née des coutumes germaniques, développée dans l'anarchie sociale des Barbares, écrite dans la loi, au neuvième siècle, triomphante, au dixième, elle ne date son existence de personne : elle s'est faite elle-même » : ainsi l'historien Théophile Lavallée présentait-il en 1838 dans son Histoire des Français depuis le temps des Gaulois jusqu'en 1830 le sujet qui nous occupe.
momentané de protection


Un texte éminemment limpide
Grâce à cet ouvrage — agrémenté de 14 illustrations hors-texte — ayant la précision d'un essai, l'attrait d'une conversation à bâtons rompus et la saveur d'une nouvelle, vous apprendrez ou redécouvrirez que non seulement la vassalité, association pour la sûreté individuelle et contrat réciproque émanant du consentement formel du vassal et du seigneur, n'avait rien d'humiliant, mais encore que les obligations étaient nettement exprimées, les droits et les devoirs connus et limités ; que le servage représentait alors un progrès social au regard de la condition qui était celle des esclaves sous l'ancienne loi romaine ; qu'à partir du XIIIe siècle, les efforts conjoints de l'Église et de la royauté eurent raison d'une féodalité dont les abus avaient fini par contrevenir à sa tâche initiale de protection.démêlant le vrai du faux