|
Quelques événements du 29 DÉCEMBRE
29 décembre 1165
A l'initiative de l'empereur Frédéric Barberousse, Charlemagne, mort le 28 janvier 814, est canonisé.
29 décembre 1170
Meurtre de saint Thomas de Cantorbéry. Son nom de famille était Becquet ; il parvint à la dignité de chancelier sous le roi d'Angleterre, Henri II, qui l'éleva en 1162 sur le siège de Cantorbéry. Le zèle outré avec lequel le nouveau prélat soutint les immunités ecclésiastiques, alluma de grandes querelles entre lui et le roi d'Angleterre. Louis le Jeune, roi de France, les réconcilia d'abord ; mais ce ne fut qu'une paix simulée. L'inflexible prélat ayant excommunié tous ceux qui avaient pris parti contre lui, on en porta des plaintes au roi, qui était alors en Normandie. Henri II, outré de colère, s'écria : « Est-il possible qu'aucun de mes serviteurs ne me vengera de ce brouillon de prêtre ? » Ces paroles plus qu'indiscrètes semblaient mettre le poignard à la main de quiconque croirait servir le roi, en assassinant l'archevêque. Aussitôt quatre de ses gentilshommes passent la mer,et vont assommer le prélat à coups de massue au pied de l'autel. Henri II fit une pénitence exemplaire. Il alla en 1174, nu pieds, au tombeau de Thomas, honoré déjà comme un martyr, et reçut des coups de verges de chaque religieux de l'abbaye où le saint était enseveli.
29 décembre 1556
L'empereur Charles IV publie la bulle d'Or, qui était la principale base de la constitution germanique. On l'appelait Bulle d'Or à cause du sceau d'or, nommé bulla dans la basse latinité. On voit aisément par-là pourquoi les édits des papes sont appelés bulles. Le style de cette charte se ressent de la barbarie du siècle. On commence par apostropher les sept péché mortels. On y prouve la nécessité des sept électeurs, par le chandelier à sept branches de l'apocalypse. Par cette loi fondamentale, on fixe : 1. Le nombre des électeurs à sept 2. On assigne à chacun d'eux une charge de la couronnnne 3. On règle le cérémonial de l'élection et du couronnement 4. On établit deux vicariats 5. Les électorats sont déclarés indivisibles 6. On conforme aux électeurs tous les droits de la souveraineté, appelée souveraineté territoriale 7. Le roi de Bohême est placé à la tête des électeurs séculiers. Cette loi de l'Empire, conservée à Francfort, et écrite sur du vélin en très mauvais latin, avec un grand sceau ou bulle d'or au bas, fut faite en présence et du consentement de tous les princes, évêques, abbés, et même des députés des villes impériales, qui pour la première fois assistèrent à ces assemblées de la nation teutonique. Pour donner quelqu'idée du faste qui accompagna la promulgation de la bulle d'or, il suffira de savoir que le duc de Luxembourg, neveu de l'empereur, lui servait à boire ; que le duc de Saxe, comme grand maréchal, parut avec une mesure d'argent pleine d'avoine, qu'il prit dans un gros tas devant la salle à manger ; l'électeur de Brandebourg donna à laver à l'empereur et à l'impératrice, et le comte palatin posa les plats sur la table.
29 décembre 1705
Première représentation d'Idoménée, tragédie de Crébillon. Ce fut par cette pièce que Crébillon débuta dans la carrière dramatique. Quoique l'intrigue soit faible et la diction lâche, on y admire cependant de beaux endroits et d'heureuses situations. Les scènes entre le père et le fils produisent un grand intérêt. Le seul défaut du sujet est d'approcher de celui d'Iphigénie en Aulide.
29 décembre 1731
Mort de Joseph Saurin, géomètre de l'académie des Sciences de Paris, né dans la principauté d'Orange en 1659. Il était un génie propre à tout ; mais on n'a de lui que des extraits du Journal des savants, quelques mémoires mathématiques, et son factum contre Rousseau, dans l'affaire des fameux couplets. Saurin fut pleinement justifié par un arrêt du parlement rendu en 1712. On sait que Rousseau fut banni à perpétuité du royaume.
29 décembre 1852
Mort de Pauline Roland. Ardente saint-simonienne, égérie de Pierre Leroux, elle avait été la farouche adversaire du coup d'Etat de 1851... et s'était ralliée du même coup toutes les sympathies de Victor Hugo. Il avait dit de cette Pasionaria avant la lattre - elle portait les idées « rouges » de 1848 - qu'elle était bien la « mère de ceux qui souffrent » et que, « de la liberté sainte, elle attisait les flammes... » Déporté en Algérie, Pauline Roland, amnistiée, devait revenir mourir à Lyon ce 29 décembre. L'exilé de Jersey lui fit alors cette épitaphe : Grave, elle répétait : « Il est bon qu'une femme, Dans cette servitude et cette lâcheté, Meure pour la justice et pour la liberté... »
29 décembre 1890
Mort d'Octave Feuillet que les Goncourt appelaient Le Musset des familles.
Fermer cette fenêtre
|