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Quelques événements du 28 DÉCEMBRE
28 décembre 1622
Mort de saint François de Sales, né au château de Sales, diocèse de Genève, en 1567, d'une maison noble et ancienne. Il devint évêque de Genève après la mort de Claude Garnier, son oncle, en 1602. Il fit fleurir la science et la piété dans le clergé séculier et régulier. Il institua, en 1610, l'ordre de la Visitation, dont la baronne de Chantal fut la première supérieure. En 1618, la duchesse de Savoie le choisit pour aumônier ; et, comme pour l'investir de sa charge, lui fit présent d'un diamant d'un grand prix, en lui disant : « C'est à condition que vous le garderez pour l'amour de moi. - Je vous le promets, madame, répondit le saint prélat, à moins que les pauvres n'en aient besoin. - En ce cas-là, dit la princesse, contentez-vous de l'engager, j'aurai soin de la dégager. » Saint François de Sales était une de ces âmes tendres et sublimes, nées pour la vertu et pour la piété, et destinées par le ciel à inspirer l'une et l'autre. On remarque ce caractère dans tous ses écrits : la candeur, l'onction qu'ils respirent, les rend délicieux, même à ceux que les lectures de piété ennuient le plus. Son Introduction à la vie dévote, ouvrage dans lequel il montre que la dévotion peut s'accorder avec les obligations de la vie civile et séculière, eut un grand succès dans le monde.
28 décembre 1646
Mort de Maynard. On peut le compter parmi ceux qui ont annoncé le siècle de Louis XIV. Il reste de lui un assez grand nombre de vers heureux, purement écrits. C'est un des auteurs qui se sont plant le plus de la mauvaise fortune attachée aux talents. Il ignorait que le succès d'un bon ouvrage est la seule récompense digne d'un artiste, et que si un bon écribain ambitionne la fortune, il doit la faire lui-même. Rien n'est plus connu que son beau sonnet pour le cardinal de Richelieu, et cette réponse dure du ministre, ce mot cruel, rien. Maynard, retiré enfin à Aurillac, fit ces vers, qui méritent autant d'être connus que son sonnet : Par votre humeur le monde est gouverné ; Vos volontés font le calme et l'orage ; Vous vous riez de me voir confiné Loin de la cour dans mon petit ménage ; Mais n'est-ce rien que d'être tout à fait soi, De n'avoir point le fardeau d'un emploi, D'avoir dompté la crainte et l'espérance ? Ah ! si le ciel qui me traite si bien, Avait pitié de vous et de la France Votre bonheur serait égal au mien. Depuis la mort du cardinal, il dit dans d'autres vers que le tyran est mort, et qu'il n'en est pas plus heureux. Si le cardinal lui avait fait du bien, ce monistre eût été un dieu pour lui : il n'est un tyran que parce qu'il ne lui donna rien. C'est trop ressembler à ces mendiants qui appellent les passants Monseigneur et qui les maudissent s'ils n'en reçoivent point d'aumône. Maynard est le premier en France qui ait établi pour règle de faire une pause au troisième vers dans les couplets de six, et une au septième, dans les stances de dix.
28 décembre 1680
Apparition d'une gigantesque comète. La queue de cette comète observée dans toute l'Europe occupait la moitié de la voûte céleste. On devine combien cette image impressionnante occasionna de terreurs. De tous temps, il a existé un préjugé voulant qu'une comète soit le signe avant-coureur de quelque malheur ou de la mort de quelque personnage important. Mais en France, tout finit par des chansons et l'on fredonna : Soyez bien sûr que la comète, Du ciel la funeste interprète, Prédit toujours la mort d'un grand ; Ne voilà-t-il pas qu'à Versailles, Etendu, couché sur la paille, Vient de mourir un éléphant ! Bien des comètes sont demeurées célèbres dans l'Histoire : entre autres, celle quiest apparue après la mort de Dimitrius, roi de Syrie, en 146 av. JC, et dont le noyau était aussi gros que le soleil. La comète qui apparut à la naissance de Mithridate en 130 av. JC terrorisa. Les contemporains ont raconté qu'elle semblait embraser tout le ciel et qu'elle répandait deux fois plus de lumière que le soleil. Parmi les comètes célèbres, citons encore celle que virent les Normands de Guillaume le Conquérant, à la veille de l'invasion de l'Angleterre, et qui est représentée sur la tapisserie de Bayeux. Les comètes faisaient assurément déraisonner, du moins il faut le supposer lorsqu'on lit ce texte signé Ambroise Paré : « Cette comète était si horrible et si épouvantable qu'elle engendra grand terreur au vulgaire et qu'il en mourut beaucoup de peur ! Les autres tombèrent malades... Elle apparaissait être de longueur excessive et était de couleur de sang. A la sommité d'icelle on voyait la figure d'un bras courbé tenant une grande épée dans la main comme s'il eût voulu frapper. Au bout de la pointe, il y avait trois étoiles. Aux deux côtés des rayons de cette comète, il se voyait grand nombre de haches, couteaux, épées colorées de sang, parmi lesquels il y avait grand nombre de faces humaines hideuses avec les barbres et les cheveux hérissés. »
28 décembre 1706
Mort de Pierre Bayle, un des principaux chefs du septicisme moderne. Il était né dans le comté de Foix, en 1647. Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il se retira en Hollance, plutôt comme philosophe que comme calviniste. Le fondement de sa grande réputation est son Dictionnaire historique et critique, en 5 volumes in-folio, qu'il aurait réduit, de son propre aveu, à un seul, s'il n'avait eu plus en vue son libraire que la postérité. Ce livre est accompagné de grandes notes, dans lesquelles le compilateur a répandu, avec plus de profusion que de choix, tout ce qu'il avait pu recueillir de bon et de mauvais. Les renvois fréquents qui établissent la communicaiton du texte et des remarques, piquent d'abord la curiosité ; mais cela fatigue à la longue. On ne peut se plaire à une lecture continuellement interrompue, sans parler du désordre qui règne dans le commentaire, des digressions inutiles ou trop fréquentes, de la multitude et de l'embarras des citations, de cette foule d'autorités contradictoires, et de cette nuée confuse de témoins, dont les dépositions se coupent, et qu'il faut tous entendre les uns après les autres. Bayle traite le pour et le contre de toutes les opinions ; il expose les raisons qui les soutiennent, et celles qui les détruisent ; mais il s'appuie plus sur les raisonnements qui peuvent accréditer une erreur, que ceux dont on était une vérité.
28 décembre 1708
Mort de Tournefort. Joseph Pitton de Tournefort, né en Provence, fut le plus grand botaniste de son temps. Il fut envoyé par Louis XIV en Espagne, en Angleterre, en Hollande, en Grèce et en Asie, pour perfectionner l'histoire naturelle. Il rapporta treize cent trente-six nouvelles espèces de plantes, et il nous apprit à connaître les nôtres. On a de lui des Eléments de botanique ou Méthode pour connaître les plantes. Cet ouvrage fait pour mettre de l'ordre dans ce nombre prodigieux de plantes semées si confusément sur la face de la terre, les réduit toutes à quatorze classes.
28 décembre 1895
Première séance de cinéma payante au Grand Café à Paris. C'est le film La Sortie des usines Lumière qui est projeté ce jour.
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