Quelques événements du 28 AVRIL

28 avril 1503
Bataille de Cérignole perdue par les Français en Italie. En 1501, Louis XII, roi de France, s'était uni avec Ferdinand, roi de Castille, pour dépouiller Frédéric, roi de Naples. Les troupes combinées des deux monarques eurent bientôt conquis tout le royaume des Deux-Siciles ; mais, après la conquête, la division se mit entre les vainqueurs. Les Français, après avoir été défaits, le vendredi 21 avril 1503, à la bataille de Seminare, furent encore défaits le vendredi de la semaine suivante (28 avril), à la bataille de Cérignole dans la Pouille, par Gonsalve de Cordoue, surnommé le Grand capitaine. Ces deux journées sont l'époque de la superstition qui a fait regarder le vendredi comme un jour malheureux.
La perte de ces deux batailles entraîna celle de toutes les places que les Français possédaient au royaume de Naples, qui demeura tout entier à la maison d'Aragon, passa ensuite à la maison d'Autriche, avant de revenir à la maison de Bourbon au XVIIIe siècle.

28 avril 1507
Entrée de Louis XII à Gênes. Les Gênois s'étaient mis, en 1499, sous la domination française ; en 1506, le peuple se souleva contre la noblesse, qui fut obligée de quitter la ville, abandonnant à la fureur de la populace ses hôtels, qui furent pillés et saccagés. Philippe Ravestein, gouverneur de Gênes au nom de Louis XII, roi de France, ayant aussi abandonné la ville, ce départ rendit le peuple et les tribuns qu'ils s'étaient choisis, plus fiers et plus insolents. Favorisés en secret par le pape Jules II, comme on le reconnut par la suite, ils élurent pour doge un teinturier, nommé Paul Novi, et abbatirent la bannière de France.
Louis XII passa aussitôt les Alpes à la tête d'une armée, força les passages occupés par les rebelles, et entra dans Gênes le 28 avril 1507, l'épée nue à la main. Il fit brûler en sa présence tous les privilèges de la ville puis, ayant fait dresser son trône sur la grande place, sur un échafaud superbe, fit venir les Gênois au pied de l'échafaud, qui entendirent leur sentence à genoux. Il ne condamna qu'à une amende de cent mille écus d'or, et fit bâtir une citadelle, qu'il appela la Bride de Gênes.

28 avril 1611
Le curé Godifri est brûlé comme sorcier. Ce pauvre curé s'était passionné pour les livres de magie, à tel point qu'il avait vraiment fini par croire qu'il était sorcier. Il avait appris quelque chose qui le fascinait : pour se faire aimer d'une femme, il suffisait de souffler dessus. Aussi, le curé Godifri se mit-il à souffler sur toutes les femmes qu'il rencontrait. On raconte même qu'il parvint à souffler sur toutes les religieuses d'un couvent. Toute la communauté y passa... Il obtenait certainement de nombreux résultats, car le Parlement fut saisi de l'affaire et le condamna à être brûlé vif.

28 avril 1755
Mort de Fagan. Christophe-Barthelemi Fagan naquit à Paris en 1702. Avec une partie de l'esprit de La Fontaine, il avait à peu près le même caractère, la même indolence, la même aversion pour les affaires. Né avec beaucoup de talent pour le théâtre, il travailla pour les Français, les Italiens, et le Théâtre de la Foire. Le caractère dominant de ses ouvrages est un enjouement naïf et fin ; les plus applaudis et les plus dignes de l'être, sont le Rendez-viys et la Pupille.

28 avril 1772
Exécution de Struensée, ministre danois, et de Brandt. Ils sont décapités, leurs corps sont écartelés, et placés sur la roue ; leurs têtes sont exposées sur des pieux. Struensée, de médecin devenu ministre, avait voulu appliquer avec trop de précipitation les principes de la philosophie du XVIIIe siècle : il avait affranchi la presse, diminué le nombre des corvées, modéré les impôts, favorisé l'industrie, modifié la rigueur des lois pénales, et la longueur des formalités judiciaires ; mais il blessa les opinions religieuses du peuple, qui unit contre lui sa voix à celle de la noblesse.

28 avril 1794
Ce jour sont assassinés par le tribunal révolutionnaire, le duc de Villeroi, capitaine de la première compagnie des Gardes-du-Corps ; la Tour-du-Pin, ministre de la guerre, âgé de soixante-six ans ; la Tour-du-Pin-Gouvernet, âgé de soixante-douze ans ; Béthune-Charost, âgé de vingt-trois ans ; Nicolaï, premier président du grand-conseil ; de Crosne, lieutenant de police ; Angrand d'Allerai, lieutenant civil ; Terrai, intendant de Lyon, et madame Terrai, son épouse ; la marquise d'Estournelles, âgée de soixante-dix-huit ans ; la duchesse de la Vallière ; la comtesse de Bussy ; mademoiselle de Bragelonne, religieuse ; sa soeur, la marquise de Paris-Montbrun ; et enfin, un amiral de France, plus illustre avant, que depuis la Révolution, Charles d'Estaing.

Fermer cette fenêtre