Quelques événements du 26 OCTOBRE

Octobre 1655
La mode des crinolines fait fureur. « On ne sait plus, s'exclamait Maxime Du Camp, si ce sont les honnêtes femmes qui s'habillent comme des filles ou les filles qui sont habillées comme des honnêtes femmes ! » Les toilettes, si simples sous Philippe-Auguste, étaient devenues d'énormes paquets d'étoffe, des ballons captifs d'un ridicule achevé... mais qui atteignait le résultat voulu par l'empereur Napoléon III : « faire aller le commerce ». Les Villes de France, rue de Richelieu, la Ville de Saint-Denis, rue du Faubourg-Saint-Denis, la Ville de Lyon, Chaussée-d'Antin, la Malle des Indes, place Vendôme, le Châtelet, rue de Rivoli, le Comptoir National du Vêtement ne désemplissaient pas.
Mais bientôt, à l'automne de 1855, ces premiers grands magasins doivent s'adjoindre de vastes ateliers pour la construction des encombrantes crinolines. Que d'encre ne firent-elles pas couler !
« La crinoline, nous dit spirituellement le vicomte Henri d'Alméras, variait suivant les goûts, suivant les caprices de la mode et les exigences d'un mari ou d'un amant. Il y avait des crinolistes fanatiques, intransigeants, et des anti-crinolistes ou des demi-crinolistes. Des femmes courageuses repoussaient énergiquement ressorts d'acier, baleines et cerceaux, et se contentaient de jupons amidonnés. D'autres, au contraire, ajoutaient aux jupons des garnitures d'acier, transformaient en cuirasses des tournures garnies de crins et portaient même des tournures en caoutchouc qui se gonflaient à volonté. »
On prétend qu'au mois d'octobre 1855, une jeune femme revenant de la chasse, afin de ne pas payer de droits à l'octroi, réussit à dissimuler sous sa crinoline une quarantaine de perdreaux...
Un jour, Mgr Morlot, archevêque de Paris, eut de la peine à se frayer un chemin dans ces débordements de robes qui, autour de chaque femme, traçaient un cercle de diamètre de près de trois mètres.
- Veuillez nous pardonner, Monseigneur, dit l'une des dames, nos couturières emploient tant d'étoffes pour nos robes...
- Qu'il n'en reste plus pour les corsages, acheva l'archevêque.
Cette dernière nouveauté, le décolletage en largeur, était due à l'Impératrice qui avait les plus jolies épaules de Paris, et qui tenait à ce que cela se sache. En 1866, une dame osa paraître à la Cour dans une robe blanche qui tombait toute droite. On s'étonna... puis l'on trouva qu'il n'y avait rien de plus joli que de faire deviner ses hanches... Après onze années de règne, la crinoline était vaincue !

26 octobre 1331
Mort d'Aboul-Féda, prince et historien musulman, auteur d'une Histoire abrégée du Genre humain et d'une Géographie.

26 octobre 1440
Gilles de Rais, le plus fidèle compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, est pendu et brûlé à Nantes, pour apostasie, hérésie et crime contre nature. Son procès semble avoir été aussi politique que celui de Jeanne d'Arc.

26 octobre 1683
L'Espagne déclare la guerre à la France.

26 octobre 1688
Mort de Quinault. On lui disait :
- Votre maîtresse est belle ; mais son esprit n'est pas ce qui séduit en elle ; comment à cet égard vous peut-elle aveugler ? Quel charme à l'écouter tous les jours vous arrête ?
- Je ne l'écoute pas, répondit le poète, mais je la regarde parler.

26 octobre 1759
Naissance de Danton, qui sera l'un des chef de la Révolution française et siège avec Marat et Robespierre à la Gauche de la Convention. Membre du Comité de Salut Public à leurs côtés, ses protestations contre les excès de la Terreur le rendront suspect aux yeux de Robespierre qui le fera arrêter puis exécuter en 1794.

26 octobre 1764
Mort de William Hogarth, peintre et graveur anglais.

26 octobre 1795
Clôture de la Convention et début du Directoire. ). Ce gouvernement restera en place jusqu'au coup d'Etat du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), qui marquera le début du Consulat. Le Directoire conserve le régime républicain de 1792 mais remplace le suffrage universel par le suffrage censitaire. Le pouvoir législatif est partagé entre le Conseil des Cinq Cents et celui des Anciens : le premier avait l'initiative des lois qui devaient être votées par le second pour être promulguées. Le pouvoir exécutif est quant à lui confié à un directoire de cinq membres élus par les conseils législatifs.

26 octobre 1830
Bombardement d'Anvers par le général Chassé.

26 octobre 1887
Naissance d'Edouard Bourdet. Pour écrire une pièce de théâtre, il commençait par y penser pendant plusieurs semaines. Pour cela, il marchait infatigablement dans Paris. Pendant un été spécialement torride, il avait même adopté le premier étage de la Tour Eiffel pour s'y promener. Il essayait toujours ses répliques au vitriol à mi-voix, ce qui ne manquait jamais de faire sursauter les passants. Ce n'était que lorsqu'il avait trois ou quatre actes bien construits en tête qu'il commençait à écrire. Lorsque la pièce était terminée, alors il invitait ses amis pour leur en faire la lecture ; sa femme raconte qu'il y avait là « Francis Poulenc, parce qu'il adorait le théâtre, Marcel Achard, parce qu'il aimait et admirait Edouard Bourdet, Jean Cocteau parce qu'il trouvait des choses ravissantes à dire, François Mauriac, parce qu'il était très difficile à contenter... » Les personnages de son théâtre forment à eux seuls un petit univers et de même qu'il y a un monde de Labiche ou un monde de Feydeau, il exista aussi un monde de Bourdet : « Un monde, écrit Marcel Achard, d'aristocrates et de grands bourgeois pourris qui ne savent pas l'être, de snobs, de gigolos et de mères trop indulgentes, un monde d'êtres pervers, cocasses ou terribles qui, tous ou presque tous, dansent chargés d'explosifs sur un volcan... Tous les grands personnages de Bourdet, disait-il encore, ont 40° de fièvre ! »

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