Quelques événements du 25 JANVIER

25 janvier 1515
Sacre à Reims, du roi François Ier, alors âgé de dix-neuf ans. Il a lieu en l'absence de la reine qui est sur le point d'accoucher. Elle sera couronnée en 1517.

25 janvier 1559
Mort de Christian II, roi du Danemark, surnommé le Néron du Nord. Il monta sur le trône après la mort du roi Jean son père, en 1513. I aspira à la couronne de Suède dès qu'il posséda celle du Danemark. Ayant eu le bonheur d'être élu en 1520 après quelques traverses, il devint le tyran de ses nouveaux sujets, qu'il avait promis de traiter comme ses enfants. Il donna une fête aux principaux seigneurs ecclésiastiques et séculiers, et les fit égorger les uns après les autres au milieu du festin.
Cette horrible barbarie souleva tous les états du royaume, Gustave, à la tête de quelques Suédois, résolut de délivrer sa patrie de Christian. Ce dernier, qui avait en son pouvoir à Copenhague la mère et la soeur de son ennemi, fit jeter ces deux princesse dans la mer, enfermées l'une et l'autre dans un sac. Le corps de l'administrateur de Suède fut déterré ; et le barbare poussa la férocité jusqu'à se jeter dessus et le mordre. Il faisait couper les cadavres par morceaux, et les envoyait dans les provinces, pour inspirer une terreur générale. Les paysans furent menacés de se voir couper un pied et une main, s'ils faisaient la moindre plainte. « Un paysan qui est né pour la guerre, disait le tyran, devait se contenter d'une main et d'un pied naturels avec une jambre de bois. »
Il devint bientôt aussi exécrable aux Danois qu'aux Suédois. Ses peuples, animés par Frédéric, duc de Holstein, lui firent signifier l'acte de sa déposition, en 1523, par le premier magistrat de Jutland. Ce chef de justice porta à Christian sa sentence dans Copenhague. Le tyran se dégrada lui-même en fuyant, et se retira en Flandres, dans les états de Charles Quint son beau-frère, dont il implora longtemps le secours. Après avoir erré dix ans, il fit de vains efforts pour remonter sur le trône. Les troupes hollandaises lui furent inutiles. Il fut pris et mis en prison, où il finit ses jours en 1559, dans une vieillesse abhorrée et méprisée.
Frédéric de Holstein, son oncle, fut élu dans Copenhague roi de Danemark, de Norvège et de Suède ; mais il n'eut la couronne de Suède que le titre : Gustave Wusa, le libérateur de son pays, en fut proclamé roi.

25 janvier 1635
Richelieu, souhait asseoir son pouvoir, érige les amis des lettres françaises en une académie dont il devient le protecteur. C'est l'Académie française. Le nombre d'académiciens est fixé à quarante.

25 janvier 1726
Mort de Guillaume de l'Isle, né à Paris en 1675. Il a réformé la géographie et a changé toute la position de notre hémisphère en longitude. Il eut l'honneur d'être choisi pour enseigner la géographie à Louis XV ; il entreprit plusieurs ouvrages pour l'usage de ce jeune monarque ; il dressa une carte générale du monde, et une autre de la fameuse retraite des dix mille. L'illustre élève devint l'émule de son maître. Louis XV a été peut-être de tous les monarques de l'Europe celui qui possédait le mieux la géographie. Il a composé un traité du cours de tous les fleuves, précieux pour les recherches et pour l'exactitude. Guillaume de l'Isle est le premier qui ait eu le titre de premier géographe du roi.

25 janvier 1813
Concordat de Fontainebleau. Napoléon et Pie VII signent un semblant de concordat en onze articles. Le pape le paraphe à contrecoeur et les cardinaux vont se rétracter. Le pape fait de même le 24 mars. Dès le lendemain, en manière de riposte, Napoléon nomme douze évêques.

25 janvier 1910
Terrible inondation à Paris. La première inondation connue dont a souffert Paris remonte à l'an 585. Cette première catastrophe pose d'ailleurs un problème puisque Grégoire de Tours nous parle de « plusieurs naufrages » s'étant produits « entre la Cité et l'église Saint-Laurent ». La Seine venait battre notre actuel carrefour Strasbourg-Magenta. Cela paraît peu croyable ! Et pourtant le détail donné par le premier historien de notre histoire est exact. A cette époque devait encore subsister un bras de la Seine, marécageux la plus grande partie de l'année, et reliant notre port de l'Arsenal à notre place de l'Alma en passant par l'emplacement de la Bastille, de la République, des rues du Château-d'Eau, Richer, de Provence, des Mathurins, de Penthièvre, du Colisée et Marbeuf. En période d'inondations, la Seine devait sans doute s'étendre jusqu'à ce bras qui, en temps normal, servait de « canal de sûreté ». La rivière retrouvait ainsi ses anciennes limites. Car il y a des millénaires, le fleuve s'étendait de Notre-Dame-des-Lorettes à Saint-Sulpice. Le Champ-de-Mars, Grenelle, le faubourg Saint-Germain, les grands boulevards, l'Opéra, tout était noyé. Aujourd'hui, lorsqu'on prend la rue de Provence et la rue de Sèvres, on suit les anciennes berges de la Seine. Les Parisiens de 1910 furent tout étonnés de voir de l'eau gare Saint-Lazare et le square Louis XVI transformé en lac : la Seine , durant cette semaine tragique, revenait chez elle et reprenait tout bonnement son lit d'autrefois. Longtemps d'ailleurs, des marais subsistèrent de la rue des Petits-Champs à la rue de Provence, et Regnard, regardant de ses fenêtres les chemins de la Grande-Batelière et de Chantereine, affirme que « l'oreille et la laitue » y poussaient à profusion.

Fermer cette fenêtre