Quelques événements du 20 FÉVRIER

20 février 1477
Jacques Ier, roi d'Ecosse, est assassiné. Il était le troisième roi de la famille des Stuart, qui était montée sur le trône d'Ecosse, en 1370. C'est avec lui que commence cette longue chaîne de malheurs, qui a fait donner à la maison des Stuart le titre d'Infortunée. Ce prince, après avoir été dix-huit ans prisonnier en Angleterre, fut massacré la nuit dans son lit, par son oncle Walter, comte d'Athol, escorté d'une troupe d'assassins. Le roi était logé avec la reine, sa femme, dans le couvent des Dominicains, à Persht : ses domestiques avaient été gagnés, et le roi ne fut défendu que par deux femmes. Une jeune dame de la maison de Douglas, attachée à la reine, entendit le bruit que faisaient les assassins en voulant enfoncer la porte de l'appartement ; elle courut à cette porte pour en fermer les verroux, les domestiques les avaient enlevés ; elle opposa aux efforts des assassins la faible résistance de son bras ; elle eut le bras coupé. Le roi, plein de valeur autant que de vertu, saisit son épée, et tua quelques-uns de ses assassins. La reine dont la tendresse animait le courage, s'élança au-devant de leurs épées, et fit à son mari un rempart de son corps : elle fut percée de plusieurs coups, qui firent craindre pour sa vie. Le roi en reçut vingt-huit, la plupart mortels, et tomba enfin accablé par le nombre.
Par la suite, tous les assassins périrent au milieu des supplices : celui du comte d'Athol fut horrible, comme son crime ; on commença par le promener nu dans Edimbourg ; on lui donna ensuite l'estrapade ; on lui mit sur la tête une couronne de fer ardent ; on lui déchira les entrailles, on les brûla ; on le tenailla ; enfin on lui arracha le coeur, et on le jeta au feu ; puis on décapita et on écartela son cadavre.
Après l'assassinat de leur père, les filles de Jacques Ier furent réduites à chercher un asile en France, où une de leurs soeurs était dauphine ; c'était la première femme de Louis XI ; elle mourut à vingt ans, déjà lasse de la vie ; son dernier mot fut : « Fi de la vie ; qu'on ne m'en parle plus. »

20 février 1482
Mort du sculpteur Luca della Robbia. Né en 1400 à Florence, où il a passé la majeure partie de sa vie, il commence à sculpter à l'âge de 31 ans, de très beaux médaillons destinés au campanile. En collaboration avec deux autres grands sculpteur et ciseleurs italiens, il exécute la porte de la sacristie. Il était également spécialisé dans l'art des émaux, et fut à ce titre l'auteur d'une nouvelle technique d'émaillage de la terre cuite.

20 février 1655
La première pierre de l'église Saint-Sulpice à Paris est posée par la reine Anne d'Autriche.

20 février 1662
Ce jour-là Molière épouse en l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois, à Paris, Armande Béjart, de vingt ans plus jeune que lui.

20 février 1684
Le Pont Royal, nommé alors le Pont Rouge, et pendant la Révolution et l'Empire le Pont des Tuileries, est emporté par les grandes eaux. L'année suivante, on le rebâtit en pierre d'après les dessins d'un frère dominicain.

20 février 1737
Chauvelin, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, est tenu responsable par Fleury, ministre de Louis XV, de l'engagement de la France dans la guerre de Succession de Pologne qui se révèle ruineuse ; il est écarté du pouvoir et exilé.

20 février 1771
Mort de Jean-Jacques d'Orthous de Mairan, né à Béziers en 1678 d'une famille noble. Il a été un des hommes les plus aimables qui aient cultivé les lettres, et qui aient excellé dans les sciences. Il fut cher à Fontenelle qui, dans ses éloges des académiciens, ne perd pas une occasion de relever son mérite. Il succéda à Fontenelle dans l'emploi que celui-ci avait rendu difficile pour ses successeurs, l'emploi de secrétaire perpétuel, de l'académie des sciences, et il réussit dans ses éloges, même après Fontenelle, auquel il eut l'art de ne ressembler ni trop, ni trop peu.
Il conserva comme lui, jusqu'au dernier moment, un esprit fin, piquant, philosophique ; et plus heureux que son prédécesseur, à quatre-vingt-treize ans, il n'avait éprouvé d'affaiblissement dans aucun de ses sens, et n'avait point, suivant une expression de Fontenelle, « envoya devant lui son gros bagage. »
De Mairan désirait fortement d'avoir avec Fontenelle un dernier trait de conformité qu'il ne put obtenir ; c'était l'honneur d'être des trois grandes académies de Paris. Il était en effet de l'académie des sciences, de l'académie française. Mais l'académie des belles-lettres ne s'empressa point d'accueillir le désir qu'il avait d'y être admis ; il eut du moins l'honneur d'être le seul homme étranger à cette académie, dont elle ait imprimé un mémoire dans son recueil ; et ce mémoire, qui a pour titre Conjectures sur l'Olympe, joint le goût à l'érudition, l'agrément à la solidité, et peut être cité comme un modèle dans ce genre.

20 février 1773
Mort de Charles-Emmanuel III, roi de Sardaigne. Ce prince, fils de Victor-Amédée II, était né en 1701. Son père ayant renoncé volontairement à la couronne en 1730, Charles-Emmanuel monta sur le trône et l'occupa en grand prince. Il entra dans les projets concertés entre l'Espagne et la France, d'affaiblir en 1753 la maison d'Autriche, et après s'être signalé dans cette courte guerre, il fit la paix, et obtint le Navarrois, le Tortonois et quelques autres fiefs dans le Milanais. Début 1742, il s'unit à la reine de Hongrie contre la France et l'Espagne, et déploya dans une alternative de succès et de revers, les talents et les ressources d'un général habile. Une paix avantageuse le maintint en possession de ses acquisitions précédentes et des districts que lui avait procurés sa dernière alliance, Charles-Emmanuel, tout entier à ses sujets, sacrifia depuis cette époque son attrait pour la guerre, au désir de les voir heureux, embellit ses villes, fortifia ses places, disciplina ses troupes, simmlifia l'administration de la justice, porta l'économie dans celle des finances, régla tout par lui-même, réforma des abus et fit des établissements utiles. Il avait été marié trois fois.

20 février 1790
En Allemagne, mort de l'empereur Joseph II. Dès le 10 février, on avait annoncé à l'empereur que son heure dernière approchait ; il parut le seul résigné à ce terrible événement. Il eut assez de fermeté pour entretenir l'archiduchesse Elisabeth, sa nièce, à la veille de ses couches. Cette entrevue fut déchirante : l'empereur lui fit des adieux qui devaient être éternels.
Dans la journée du 14, l'auguste malade signa encore plusieurs dépêches, et entretint l'un de ses ministres, auquel il cita ce vers d'un poète : « Et du trône au cercueil le passage est terrible ! Mais, ajouta-t-il, ce n'est qu'une vérité générale ; je ne regrette pas le trône, je suis tranquille : un seul souvenir pèse sur mon coeur ; c'est qu'après toutes les peines que je me suis données, j'ai fait peu d'heureux, et beaucoup d'ingrats. »
Le 15, le prince reçut les saintes huiles, sans quitter son fauteuil. La capitale était plongée dans l'affliction. Il restait à l'empereur un dernier coup à recevoir avant d'expirer. Le 18, l'archiduchesse Elisabeth accoucha d'une princesse, après de longues douleurs, et ne survécut que quelques heures à sa délivrance : fille du prince Eugène de Wirtemberg Stutgart, et soeur de la grande duchesse de Russie, cette princesse, dont la caractère aimable et bienfaisant lui avait concilié le respect et l'amour de la nation, expira à 23 ans moins trois mois, après un an de mariage avec le jeune archiduc François de Toscane.
L'empereur s'informait à tout moment de l'état de sa nièce. On ne put lui déguiser qu'elle venait de le précéder au tombeau. A cette funeste nouvelle que lui porta son confesseur, il laissa échapper un soupir éteint, fixa le ciel, et se résigna, en disant : « Seigneur, que ta volonté soit faite ! » Il ne lui échappa ni murmures, ni impatience, ni la moindre expression de crainte, et il mourut le 20, à six heures du matin.

20 février 1847
Inauguration par Alexandre Dumas de son théâtre historique avec "La Reine Margot".

20 février 1861
A Paris, mort de l'auteur dramatique Eugène Scribe. En dehors de nombreuses pièces de théâtre, il avait écrit des livrets d'opéras comme Les Huguenots, La Juive, Le Prophète.

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