Quelques événements du 15 OCTOBRE
15 octobre 1582
Entrée en vigueur du nouveau calendrier grégorien (le 5 octobre selon l'ancien calendrier). L'année julienne attribuait à l'année une durée excessive de 11 minutes et 14 secondes, soit un jour tous les 128 ans. Ainsi, l'écart entre le temps du calendrier et le temps astronomique atteignait dix jours au XVIème siècle. Grégoire XIII, en 1570, avait nommé une commission présidée par le cardinal Sirleto, assisté du savant jésuite Christophe Calvius de Bamberg, du théologien Vincenzo Laureo et du juriste Séraphin Olivier. Le 24 février 1582, une bulle pontificale instituait le nouveau calendrier.
15 octobre 1791
Mort de Grégoire Alexandrowitch Potemkin, ministre de la grande Catherine, impératrice de Russie, célèbre par son faste, son despotisme et ses bizarreries.
15 octobre 1802
Mort de Mlle Chameroy, danseuse à l'Opéra. Les funérailles ont lieu le 18 octobre. Le curé de Saint-Roch refuse de recevoir le corps qui est porté à l'église des Filles-de-Saint-Thomas. Quelques jours aprés, le curé de Saint-Roch était condamné par l'archevêque de Paris à trois mois de retraite.
15 octobre 1812
Napoléon signe le décret sur l'organisation de la Comédie Française. C'est en 1689 que pour la première fois l'Hôtel des comédiens du Roi, entretenus pas Sa Majesté prit le titre de : « Comédie Française ». Mais la véritable création de la Comédie-Française date de 1680, année au cours de laquelle une ordonnance de Louis XIV imposa la réunion de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne et de celle du Théâtre Guénégaud, c'est-à-dire de la troupe de Molière. Telle est la raison pour laquelle, bien que Molière n'ait plus alors été de ce monde, la Comédie-Française a toujours réclamé la paternité des pièces de Molière. On peut ainsi faire remonter les débuts de la Comédie-Française aux débuts même de Molière et à son premier acte d'association avec les Béjart. Ce nouveau « Théâtre-Français » fut organisé selon de très anciennes coutumes professionnelles : en effet, l'association et le partage des bénéfices se trouvaient déjà de règle au XVIe siècle, chez « les confrères de la Passion », ancêtre d'un des plus anciens théâtres de Paris. Après avoir occupé la rue Guénégaud, les comédiens s'installèrent rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, puis au palais des Tuileries. Pendant les années troublées de la Révolution, les comédiens demeurèrent assez royalistes et, sur la scène de leur théâtre devenu « de la Nation », jouèrent quelques pièces réactionnaires. C'est Napoléon qui devait installer la Comédie-Française rue de Richelieu, où elle se trouve encore aujourd'hui, et la réorganiser sur les bases actuelles par le décret signé à Moscou en 1812. On a donné beaucoup d'importance à ce décret, simplement parce qu'il a été pittoresquement signé à Moscou, mais il n'a apporté aucun changement réel. Il n'a fait que rendre la réglementation plus précise et plus rigoureuse. Pendant tout son règne, Napoléon prit la Comédie-Française sous sa protection ; il l'a comblée de faveurs, lui procurant argent et prestige. « Le Théâtre-Français, disait-il, est la gloire de la France ; l'Opéra n'en est que la vanité. » La troupe le suivait dans toutes ses résidences et même à travers l'Europe, puisque Talma joua à Dresde « devant un parterre de rois », pour reprendre un mot célèbre. Quand il résidait à Paris, Napoléon assistait très souvent aux spectacles du Théâtre-Français, et il était de bon ton pour tous les grands dignitaires et les hauts fonctionnaires de la Cour de prendre, comme l'empereur, une loge au « Français ».
15 octobre 1837
Publication dans la Revue des Deux Mondes de La Nuit d'Octobre d'Alfred de Musset. Musset se montrait tour à tour charmeur, spirituel, ironique et caustique. « En politique, une nunance vaut un coup de canon, disait-il. » A une vieille coquette, il fit ce quatrain : A Flore elle a fait un larcin ; C'est un printemps miniature Elle a des roses sur la main, Et des boutons sur la figure.
15 octobre 1917
Exécution de Mata-Hari. Lorsqu'on vint la chercher, à l'aube de ce 15 octobre, pour l'emmener à la caponnière de Vincennes, elle dira : « Comme je dormais bien !... » Arrivée sur le lieu de l'exécution, après avoir embrassé son avocat, Me Clunet, qui sanglotait, elle alla se placer elle-même contre le poteau, face au peloton, et refusa de se laisser bander les yeux. L'officier leva son sabre. On entendit alors la voix de la condamnée dire calmement : « Monsieur, je vous remercie. » Un maréchal des logis de dragons lui donna le coup de grâce. Le corps, que personne ne réclamait, fut envoyé à la Faculté de Médecine, et le squelette de la plus célèbre espionne de tous les temps est devenu aujourd'hui un accessoire d'amphithéâtre.
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