Quelques événements du 15 JUILLET

15 juillet 1099
Prise de Jérusalem par les premiers Croisés. Cette première croisade fut l'ouvrage d'un ermite, nommé pierre, gentilhomme d'Amiens qui, de retour d'un pèlerinage en Terre Sainte, et touché du malheur des chrétiens d'Orient, échauffa tous les esprits et les porta à cette entreprise incroyable.
Pierre alla d'abord trouver le pape Urbain II, auquel il remit une lettre de Siméon, patriarche de Jérusalem et des autres fidèles, par laquelle ils imploraient le secours des princes chrétiens contre les Musulmans qui les opprimaient. Urbain, touché de la lettre du patriarche, et du récit pathétique de l'ermite, publia dans le concile de Clermont, en 1095, une indulgence plénière en faveur de ceux qui se dévoueraient à la délivrance de la Terre Sainte ; cette entreprise fut nommée croisade, parce qu'on cousait une croix d'étoffe rouge sur l'épaule gauche de tous ceux qui voulaient y prendre part.
Pierre, après avoir pris congé du pape, parcourut l'Italie, la France et l'Allemagne, pour engager les princes et les peuples à porter la guerre en Palestine ; ses exhortations, munies de l'autorité pontificale, firent un merveilleux effet. Près d'un million de personnes de tout état, de tout âge et de l'un et de l'autre sexe, prirent la croix. L'éblouissante idée d'ararcher les lieux saints aux infidèles, et les chrétiens d'Asie à l'oppression ; les exhortations de ce Pierre, homme éloquent et sensible, qui peignait vivement les maux de ses frères, dont il avait été énergiquement frappé ; l'attrait de la nouveauté, l'ardeur de la chevalerie, l'empressement de beaucoup de brigands dévôts d'aller chercher hors de l'Europe la fortune, l'absolution et l'impunité, produisirent cette fermentation universelle, qui enleva tant de prélats à leurs sièges, tant de souverains à leurs Etats, tant de citoyens à leur patrie. Pierre se chargea de conduire la première division ; car il fallut partager cette multitude en différents corps, et les faire partir succesivement. L'ermite guerrier marchait à la tête de sa division, vêtu d'une longue tunique de grosse laine, sans ceinture, les pieds nus, avec un grand froc et un petit manteau d'ermite.
Après avoir essuyé sur la route divers accidents funestes et bien mérités, les croisés arrivèrent le 3 juin 1099 devant Jérusalem, réduits à 21 000 hommes de pied et quinze cents chevaux ; ils formèrent aussitôt le siège de la place. La ville se trouvant défendue par de formidables remparts, ils durent entreprendre la construction de machines de guerre, d'échelles géantes et de tours de bois mobiles. L'attaque, lancée le 14 juillet, fut extrêmement dure, car les assiégés déversaient sur les assaillants un terrible feu grégeois. Les Croisés entrèrent enfin dans la ville le lendemain, un vendredi 15 juillet, à trois heures de l'après-midi, ce qui fut remarqué comme étant le jour et l'heure de la mort de Jésus-Christ ; mais les croisés souillèrent leur triomphe, en passant au fil de l'épée la garnison et tous les habitants sans distinction ; puis rassasiés de carnage, ils déposèrent leurs armes ruisselantes de sang, et devinrent d'autres hommes. On les vit nus pieds, la tête baissée, en chantant des hymnes, s'avancer vers le Saint-Sépulcre, et les yeux baignés de larmes, se prosterner à la vue de ce monument sacré, l'objet de leur pénible et périlleuse expédition.
Godefroi de Bouillon, qui avait commandé la croisade, fut élu roi de Jérusalem dans une assemblée des principaux seigneurs de l'armée ; la couronne passa dans la suite, faute de mâles descendants de Godefroi, dans la maison d'Anjou, et depuis à Guy de Lusignan, qui la perdit, à la funeste journe de Tibériade (3 juillet 1187).
Ce fut à l'occasion de ces guerres que prirent naissances es ordres des frères hospitaliers et des teutoniques ; les fondateurs de ces derniers ordres auraient eu peine, dans la suite, à reconnaître leurs successeurs. Il n'y a eu que les hospitaliers qui, conservant l'esprit de leur première institution, ont toujours continué depuis à défendre la religion contre les entreprises des Turcs : ce sont les chevaliers de Malte.

15 juillet 1614
Mort de Pierre de Bourdeilles, seigneur de Brantôme. C'est à la suite d'un accident de cheval qui l'immobilisa longtemps que Brantôme commença de rédiger ses Souvenirs. Grâce à lui, nous connaissons force détails sur la vie quotidienne au XVIe siècle.

15 juillet 1765
Mort de Carle Vanloo, peintre français, auteur de saint Charles Borromée communiant les pestiférés, et de la Prédication de saint Augustin.

15 juillet 1796
Mort de Robert Burns, poète écossais. Pendant une grande partie de sa vie, il travailla aux champs ; par désespoir d'amour, il s'engagea sur un vaisseau faisant voile pour la Jamaïque. Dans la suite, il accepta une place de collecteur d'assises. Il n'avait que trente-huit ans, lorsqu'il mourut à Dumfries.

15 juillet 1828
Mort de Jean-Antoine Houdon. Le sculpteur avait évidemment toutes ses entrés à la Comédie Française. Un soir, au moment où il passait le contrôle en homme qui sait où il va, un huissier, nouvellement arrivé, l'arrêta et lui demanda son nom.
- Mon nom ? répondit Houdon.
Puis, montrant la statue de Voltaire, il précisa :
- Tenez, je suis le père de celui-là !
Alors l'huissier d'annoncer :
- Monsieur de Voltaire père !...

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