Quelques événements du 14 JUILLET

14 juillet 1223
Mort du roi de France Philippe Auguste. A Mantes, âgé de cinquante-huit ans, il meur de la fièvre quarte. Le chroniqueur Guillaume de Nangis nous le décrit comme l'un des plus intelligents souverains que la France ait eus, l'un des plus beaux aussi, qui régna durant quarante-trois ans. Sait-on que le roi pensa aux étudiants et leur accorda de nombreux privilèges, exactement cent quatre-vingts ? Dorénavant, ils purent se livrer à leur plaisanterie favorite : décrocher les enseignes et célébrer le mariage du cygne du Signe de la Croix avec la femme sans tête, de la Bonne femme. Malheureusement, ces plaisanteries innocentes ne leur suffirent bientôt plus et on les verra, forts de leurs cent quatre-vingts privilèges, enlever les femmes des bourgeois, leur faire des enfants, commettre des vols et même des meurtres. L'autorité ecclésiastique dut excommunier ceux qui se rendaient aux cours et promenaient avec des armes. Le nombre des meurtres diminua un peu, mais non celui des adultères. Ainsi, en 1223, les bourgeois parisiens se fâchèrent et leur mauvaise humeur se solda par la mort de 320 étudiants dont les corps furent jetés dans la Seine !
Pour consoler les bourgeois, Philippe Auguste pensa aussi à ceux qui tenaient commerce et particulièrement à la hanse des marchands d'eau, à qui il accorda des droits étendus, et même inattendus, puisque ces « marchands de l'eau » étaient les seuls à pouvoir vendre le vin à Paris.
Il pensait aux pauvres et aux malades de l'Hôtel-Dieu, leur accordant toute la paille qui pourrait se trouver dans sa chambre et son appartement lorsqu'il quittait la ville pour aller coucher ailleurs. L'hiver, on jonchait en effet le sol des maisons de bottes de paille, d'où l'expression, signe évident d'une richesse excessive : « être dans la paille jusqu'au ventre ».
Pendant l'absence du roi, les Flamands pouvaient attaquer la capitale ; aussi Philippe ordonna-t-il la construction d'une gigantesque enceinte qui englobera tous les nouveaux quartiers et même des champs, donnant ainsi la possibilité à la ville de s'étendre en toute quiétude. La muraille atteindra une largeur de trois mètres et une hauteur de neuf, et sera flanquée de 67 grosses tours. On pénétrait dans la ville par une quinzaine de portes. Des tours presque intactes, des pans de murs, impressionnants, des soubassements existent encore ça et là dans Paris. Rive droite, dans la cour du Mont-de-Piété, se trouve une tour transformée en monte-charge. Rive gauche, à l'angle de la cour du Commerce et de l'entréed e la cour de Rohan, on peut traverser de part en part une grosse tour. Rive gauche, 29 rue Guénégaud, se trouve une tour fort bien conservée. Le souvenir de l'enceinte se remarque encore 9, 27 et 29 rue d'Arras, 7 rue des Chantiers, ou 2 rue Saint-Victor, ainsi que dans les noms des rues des Fossés-Saint-Jacques et des Fossés-Saint-Bernard. Philippe Auguste n'avait point prévu de fossés, mais c'est Chalres V et Etienne Marcel qui, rive gauche, les feront creuser. Durant des années, Paris vécut au bruit des marteaux et des scies. A l'intérieur de la ville, devenue ainsi une redoutable forteresse, on construisit des églises, des couvents, des collégiales, des maisons de pierre destinées aux riches bourgeois et aux officiers du Roi et, surtout, à la proue de la grande île, Notre-Dame, dont la première pierre avait été posée en 1163 par Louis VII, montait vers le ciel sa nef et ses travées. On oubliait le style roman, mais le gothique prenait son essor. Déjà, au-dessous de la rosace, dans l'une des vingt-sept niches ornant la façade, on se préparait à placer la statue de Philippe Auguste. Paris le lui devait bien ! Que ne lui devait-il pas d'ailleurs ! Le roi faisait murer le cimetière des Innocents, où les femmes se prostituaient « sans vergogne » ! On y enterrera les Parisiens jusqu'au jour où, sous Louis XVI, dans les caves voisines, le vin aigrira et le lait tournera. On transportera alors des millions d'ossements dans les Catacombes et l'on édifiera au-dessus du charnier, à l'endroit même où une haute lanterne de pierre était restée allumée nuit et jour tant de siècles, une fontaine où les nymphes de Jean Goujon et de Pajou rient et jouent sous l'eau qui semble couler de leurs amphores.
Philippe se trouvait à Pacy-sur-Eure lorsqu'il se sentit assez mal. Il voulut mourir à Paris et se mit en route... mais il ne put dépasser Mantes et c'est là qu'il rendit son dernier soupir. Un 14 juillet...

14 juillet 1408
Les gens de Charles de Savoisy, seigneur de Seignelay, grand bouteiller de France, ayant insulté et blessé quelques écoliers de l'Université, qui allaient en procession à Sainte-Catherine-du-Val, le seigneur fut condamné à cent livres de rente, pour la fondation d'une chapelle, et aux dommages et intérêts envers les blessés et envers l'Université ; et par un arrêt du 22 août, il fut ordonné que son château serait démoli, et le procès fait à ses domestiques, qui furent fouettés dans les carrefours, et bannis de France à perpétuité.

14 juillet 1433
Jean, duc de Bourgogne, avec la reine Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI, après le massacre de Paris, arrivé le 12 de juin précédent, fit son entrée dans cette ville avec autant de pompe et d'acclamations que s'il fût revenu de la conquête d'un royaume. Le bourreau, un des chefs des séditieux, eut l'audace de toucher dans la main de ce prince, qui ne le connaissait point. Mais le duc le fit pendre le lendemain, et cette fois il fut juste par orgueil.

14 juillet 1613
Les religionnaires de Nîmes, irrités contre e sieur de Ferrières, un de leurs plus fameux ministres, qui venait d'embrasser la religion catholique et se montrait fort zélé au service du roi Louis XIII, se jetèrent tout à coup sur lui, le maltraitèrent, le poursuivirent à coups de pierres et de bâtons : n'ayant pu le massacrer, ils coururent en foule mettre le feu à ses maisons tant de la ville que de la campagne. Cette sédition dura trois jours. Pour la punir, Louis XIII transféra le siège présidial de Nîmes à Beaucaire.

14 juillet 1614
Mort d'Isaac Casaubon, né à Genève, bibliothécaire de Henri IV, un des plus savants commentateurs des anciens.

14 juillet 1689
Une statue est érigée à Louis XIV, dans la cour de l'Hôtel de Ville de Paris, en mémoire du réablissement de sa santé.

14 juillet 1788
Le gouvernement fait arrêter et mettre à la Bastille douze gentilshommes bretons, qui avaient été députés par la noblesse de leur province, pour présenter une adresse au roi, contre les atteintes portées ax droits de la Bretagne, par l'établissement de la cour plénière. Ces gentilshommes étaient les comtes ou marquis de Montluc, de la Fruglaye, de Tremergat, de icé, de Bedée, de guer, de la Rouerie, de la Féronerie, de Nétumières, de Bec-de-Lièvre.
Ils avaient tenu dans leur hôtel à Paris des assemblées nombreuses, auxquelles ils avaient invité non seulement tous les seigneurs de leur province, mais encore plusieurs autres personnes, de distinction, qui avaient des places auprès du roi. La cour jugea, avec raison, que si la noblesse de Bretagne avait le droit, comme elle le soutenait, de s'assembler dans sa province, sans la permission du roi, il était douteux qu'elle eût le même droit à Paris.

14 juillet 1789
Mort du prévôt des marchands de Flesselles, et du gouverneur Delaunay, après la prise de la Bastille.

14 juillet 1817
Mort de Madame de Staël.

14 juillet 1880
Jules Grè vy propose l'adoption définitive du drapeau tricolore et celle de la Marseillaise comme hymne national. Le 14 juillet est proclamé jour de fête nationale.

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