Quelques événements du 13 JUILLET
13 juillet 1380
Mort de Bertrand du Guesclin, connétable de France, devant Châteauneuf-Randon, qu'il assiégeait. Les ennemis lui rendirent un honneur singulier. Le gouverneur de Randon avait capitulé avec le connétable, et il était convenu de se rendre le 12 juillet, au cas où il ne serait pas secouru. Quand on le somma de rendre la place le lendemain, qui fut le jour de la mort de du Guesclin, le gouverneur dit qu'il lui tiendrait parole, même après sa mort ; en effet, il sortit avec les plus considérables officiers de sa garnison, et vint déposer sur le cercueil du connétable, les clefs de la ville, en lui rendant les mêmes respects que s'il eût été vivant. Charles V ordonna que le corps de du Guesclin fût porté à Saint-Denis, pour y être mis à côté du tombeau que ce prince s'était fait préparer à lui-même ; il rendit les plus grands honneurs à la mémoire d'un héros, dont la valeur avait illustré son règne, et avec le secours duquel il avait repris sur les Anglais, sans sortir de son cabinet, tout ce que son père et son grand-père avaient perdu en combattant en personne. Saint-Foix dit que « l'oraison funèbre de Bertrand du Guesclin, en 1380, est le premier exemple d'une oraison funèbre prononcée dans une église. Depuis ce grand homme, aussi recommandable par ses vertus civiles que par ses talents militaires, combien d'oraisons funèbres, et souvent pour quels hommes, et où, et par qui prononcées ! » Au reste, la plus belle oraison funèbre de du Guesclin est dans les adieux qu'il fit en mourant aux vieux capitaines qui l'avaient suivi depuis quarante ans : « N'oubliez pas, leur dit-il, ce que je vous ai répété mille fois, qu'en quelque pays que vous fassiez la guerre, les gens d'église, les femmes, les enfants, et même le peuple, ne sont point vos ennemis. » Sa coutume était, avant d'aller au combat, de manger trois soupes au vin, en l'honneur de la trinité. Nous lisons la même chose des anciens preux, dans le roman de Perceval.
13 juillet 1533
Le roi François Ier vint poser la première pierre d l'Hôtel-de-Ville de Paris, qui fut achevé en 1605 sous Henri IV, dont on voyait la statue équestre, en ronde bosse, au-dessus de la porte.
13 juillet 1558
Défaite des Français dans la bataille de Gravelines contre les Espagnols menés par le comte d'Egmont.
13 juillet 1762
Mort de Bradley, grand astronome de l'Angleterre.
13 juillet 1788
Un orage des plus désastreux qu'on eût vus en France depuis plusieurs siècles, détruit les moissons de cinquante lieues de pays. Le roi, qui était ce jour-là à Rambouillet, fut témoin de ses ravages, comme on le lit dans le Mercure de 1788 : « Cet horrible ouragan a fait les plus grands ravages à Rambouillet, sous les yeux du roi et de Monsieur. Le toit entier du commun du château a été emporté ; de très gros arbres ont été brisés, et les fenêtres fracassées ; ce n'était pas une grêle, c'était un déluge d'énormes glaçons, durs comme le diamant, et dont les plus gros (ce qui ne s'était jamais vu) étaient tellement élastiques, qu'ils bondissaient sur la terre, et portaient quatre ou cinq coups meurtriers à tout ce qu'ils rencontraient ; on en a pesé à Chambourcy quelques-uns qui étaient du poids de dix livres. » La disette, qui fut la suite de cet orage, devint, l'année suivante, un des plus grands ressorts de la Révolution.
13 juillet 1793
Comme chaque jour, Jean Marat travaille dans sa baignoire. Charlotte Corday se rend chez lui et Marat l'invite à lui donner les nouvelles promises. Quelques minutes plus tard, la jeune femme poignarde celui qui était pour elle un « monstre ». Marat décède.
13 juillet 1794
Le Tribunal révolutionnaire assassine, entre autres victimes, M. Souchet d'Alvinart, gouverneur des pages du roi.
13 juillet 1842
Mort du duc d'Orléans. Fils aîné du roi Louis-Philippe, il devait partir, ce jour-là, pour Saint-Omer en tournée d'inspection militaire. Il voulut, à 11 heures du matin, aller faire ses adieux à la famille royale au château de Neuilly. C'est sur le chemin de la Révolte que les chevaux de l'attelage à la daumont du cabriolet du prince s'emballèrent soudain, ce chemin créé par Louis XV pour gagner Saint-Denis en évitant un Paris qui lui était devenu hostile. Le prince s'élança hors de la voiture. Le marchepied était bas, mais, nous dit un contemporain, « la puissance d'impulsion de la voiture multipliant la rapidité d'un élan irréfléchi, les deux talons portèrent sur le sol avec une telle force que le contrecoup produisit une violente commotion cérébrale, et probablement un épanchement instantané ». Le soir même, à 4 heures et demie, le duc d'Orléans rendait l'âme dans la boutique d'un épicier où on l'avait transporté.
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