Quelques événements du 12 OCTOBRE
12 octobre 1428
Début du siège d'Orléans par les Anglais.
12 octobre 1492
Découverte de l'Amérique. Les trois vaisseaux de Christophe Colomb touchent la terre de l'île de Guanahani, l'une des Lucayes.
12 octobre 1576
Succédant à son père Maximilien II, l'archiduc d'Autriche Rodolphe de Habsbourg est couronné à la tête du Saint Empire Germanique. Il était déjà roi de Hongrie depuis 1572, et roi de Bohême depuis 1575.
12 octobre 1601
Mort de Molina, célèbre jésuite espagnol. Il passa sa vie à professer la théologie à l'université d'Evora ; mais ce qui le rendit illustre fut la publication d'un livre intitulé De la Concorde, dans lequel Molina cherchait à concilier le libre-arbitre et la prédestination.
12 octobre 1793
Début du procès qui va mener Marie-Antoinette à l'échafaud. La reine, qui souffre du froid et de terribles hémorragies dans son cachot de la Conciergerie, se met au lit dès le jour tombé. Le soir du 12 octobre, elle est couchée depuis peu, lorsque les deux portes de son cachot s'ouvrent avec fracas. Un huissier et quatre gendarmes viennent la chercher pour être interrogée par Hermann - qui fait office de juge d'instruction - qui l'attend dans l'ancienne Grande-Chambre du Parlement du vieux palais. Lorsqu'elle arrive dans la vaste pièce qui n'est éclairée que par deux bougies posées sur le bureau du greffier et qui ressemble à un sépulcre, la reine parle déjà d'elle au passé... « Je m'appelais Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche ». Elle n'était, en effet, plus que la Veuve Capet.
12 octobre 1808
Au cours de la convention d'Erfut, Napoléon cherche secrètement à renforcer son alliance avec le tsar de Russie en reconnaissant à celui-ci son autorité sur la Finlande, la Moldavie, la Valachie turque, et en renonçant à l'extension du Grand Duché de Varsovie. Le tsar Alexandre laisse à Napoléon le champ libre en Espagne et promet son intervention contre l'Autriche.
12 octobre 1822
A l'église Saint-Sulpice, à Paris, Victor Hugo épouse Adèle Fouché dont il est amoureux depuis trois ans. Tout avait commencé dans le jardin de l'hôtel des Conseils de guerre. Ils se tenaient tous les deux l'un près de l'autre - pas trop cependant, comme il se devait en l'an 1819. Adèle, « plus avisée et plus hardie en sa qualité de fille », ainsi que l'a conté Pierre Miquet, osa demander : - Tu dois avoir des secrets ; n'en as-tu pas un qui est le plus grand de tous ? - Oui, soupira Victor, oui, j'ai un secret - et un plus grand que les autres. - C'est comme moi, soupira également Adèle. Eh bien, écoute, dis-moi quel est ton secret, et je te dirai quel est le mien. - Mon grand secret, soupira derechef Victor, c'est que je t'aime. Et Adèle de répéter, comme en écho : - Mon grand secret, c'est que je t'aime. Victor Hugo avait alors dix-sept ans et Adèle Fouché, seize.
12 octobre 1859
Naissance de Maurice Donnay. Le « prince étourdissant de la Belle Epoque » racontait qu'il était sorti de l'Ecole centrale, pour entrer au Chat Noir, cabaret qui le rendit célèbre. En fait, il exerça quelque temps son métier de « dessinateur de charpentes métalliques ». Jules Renard, qui se trouvait un peu dans le même cas, s'amusait à expliquer : « Donnay a été dessinateur chez les Duclos. Quand il a lâché le dessin, sa famille était désolée. Il s'est même brouillé avec elle. Aujourd'hui, il lui donne des billets de théâtre... » Maurice Donnay ressemblait, dit-on, à « un mandarin annamite inquiet ! » ET Yvette Guilbert précisait de son côté : « Une bouche lippue, faunesquement drôle ; l'oeil riant, pétillant de malice, les cheveux crépus à l'africain. Il avait du diable, l'esprit qui brûle et flambe. On ne le rencontrait jamais sans entendre une fusée d'esprit joyeux sortir de ses lèvres. C'était des pétarades de mots drôles plutôt que profonds ; il était gavroche, il était gamin, il était Boulevard, il était Montmartre, il était Paris ! Qu'il était charmant ! » Tout ce qu'écrivait Maurice Donnay était un mélange de plaisanteries à froid, d'une ironie mordante, mais aussi toujours plein de merveilleuse gaieté. « Donnay ingénu et charmant, écrivait Jules Renard dans son Journal, il a toujours l'air de débuter. Il n'a pas l'arrogance du succès, ni même de l'insuccès. Dans sa loge, il attend les tasses de lait. Il aime qu'on lui dise : J'adore votre pièce ! » Un jour, quelqu'un lui demanda ce qu'il pensait des danses, alors modernes, le tango et le charleston : - Ce n'est plus de la danse, disait-il, c'est de la décadence ! - Quand deux femmes se font des confidences, disait-il aussi, si l'une écoute pendant que l'autre parle, c'est qu'elle espère bien parler à son tour... Et la plupart du temps elle fait semblant d'écouter en pensant à ce qu'elle va dire ! Il aimait aussi, un peu comme Sacha Guitry, trouver des formules frappantes qui comportaient toujours autant de cynisme que d'humour : « La gaieté est aux hommes aussi utile que la mélancolie aux femmes. Mais la gaieté est un voile difficile à soulever et a mélancolie est une voilette... »
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