Quelques événements du 10 OCTOBRE
10 octobre 1684
Naissance de Watteau. « Le grand poète du XVIIIe siècle est Watteau. La grâce de Watteau est le rien qui habille la femme d'un agrément, d'une coquetterie... Elle est chose subtile qui semble le sourire de la ligne, l'âme de la forme, la physionomie spirituelle de la manière. Et quel décor ! Une terre complice, des bois galants, villages égayés de noces et de carrosses, de toilettes et de fêtes. O oiseaux enrubannés de Watteau, quel joli royaume de coquetterie vous tailliez dans le royaume embéguiné de la Maintenon ! » Tel est le charmant tableau que les frères Goncourt ont brossé du « grand poète du XVIIIe siècle. » Watteau vivait à une époque de grande mutation. La cour de Versailles devenant de plus en plus austère et morose, la vie brillante se transportait à Paris. On se plaisait non plus dans les grandes salles des palais, mais plutôt dans l'intimité des boudoirs et des cabinets. L'art subissait cette influence ; les formats des tableaux comme leurs sujets, tout tendait au charme, à l'intimité, la mode était aux trumeaux et aux panneaux décoratifs. Watteau excella dans ce nouveau genre. Sa palette contenait des teintes délicates et subtiles. Ses toiles représentaient des fêtes champêtres, des pastorales, des princes amoureux de bergères ou des princesses déguisées en bergères. Le comte de Caylus, qui fut un de ses grands amis, nous donne un protrait de Watteau qui est à l'opposé de son talent : « Il était de petite taille, n'avait point du tout de physionomie, ses yeux n'indiquaient ni son talent ni la vivacité de son esprit. Il était sombre, mélancolique... naturellement sobre et incapable d'aucun excès. Cet homme renfermé, inquiet, timide et même embarrassé, fut pourtant reçu à l'Académie sous l'étiquette de « peintre des fêtes galantes ». Son tableau de réception fut le merveilleux et célèbre Embarquement pour Cythère. Cependant, m&ecic;me dans ce sujet, plane une certaine mélancolie dans les attitudes des couples qu'il a peints. Ce tableau fera dire à Verlaineé: Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur. »
10 octobre 1720
Mort de Coysevox, sculpteur français. Les deux chevaux ailés des Tuileries, dont l'un porte Mercure, et l'autre la renommée, sont dus à son ciseau, ainsi qu'un grand nombre d'autres morceaux divisés entre les Tuileries, Versailles, et plusieurs autres châteaux royaux.
10 octobre 1818
Le vice-roi du Mexique détruit le Champ d'Asile, territoire de la province du Texas, en Amérique, où s'étaient réfugiés quelques soldats français après la chute de Napoléon.
10 octobre 1853
Premiers essais du téléphone par Bourseul. Il avait alors vingt-cinq ans, et travaillait au service du télégraphe où l'on manipulait encore la fameuse machine de Chappe. Dans le but de découvrir les mécanismes du langage et l'émission des sons, Bourseul se fit faire des moulages de sa propre bouche. Il raconte même qu'un jour il manqua d'étouffer car sa femme, retenue à la cuisine par un plat qui brûlait, avait tardé à venir le déplâtrer. En août 1854, il publia un article dans L'Illustration, où il exposait son idée. Elle n'était évidemment pas encore réalisable, mais tous les grands principes de l'invention du téléphone s'y trouvaient. L'Académie des sciences ne le prit guère au sérieux, considérant son idée comme utopique. Quant à la direction des Postes, elle fit savoir à Bourseul, par voie hiérarchique, qu'il lui était conseillé d'avoir à l'avenir des occupations plus sérieuses ! Bell eut certainement connaissance de l'article de Bourseul lorsque, vingt-deux années plus tard, il réalisa son téléphone, car il lui proposa de collaborer avec lui. Mais Bourseul refusa. Le seul hommage qui lui fut rendu est un entrefilet paru dans une revue scientifique à la fin du XIXe siècle : « Si nous convenons de considérer le véritable inventeur, qui est le premier à concevoir clairement une idée nouvelle, l'invention du téléphone doit être portée au compte de Charles Bourseul. »
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