Quelques événements du 6 SEPTEMBRE
6 septembre 1559
Mort de Robert Estienne. C'était un excellent éditeur et il avait la réputation de ne laisser passer aucune erreur dans les livres qu'il publiait. Pour maintenair cette réputation, il avait un « truc » peu banal : il affichait les feuillets de ses livres sur une place publique, en promettant une forte récompense à ceux qui y découvriraient quelque faute. Cela ne l'empêcha pas de publier un texte dans lequel il était dit que : pour faire périr les chenilles sur les choux, il suffit de faire promener dans les carrés une femme échevelée et les pieds nus.
6 septembre 1658
Mort de Claude de Saumaise, connu par ses Commentaires critiques et littéraires, et par une Apologie de Charles Ier, roi d'Angleterre, qui fut réfutée par Milton.
6 septembre 1808
Mort d'Anquetil, auteur d'une Histoire de France, d'un Précis de l'histoire universelle, et d'autres ouvrages : l'Esprit de la Ligue ; Louis XIV, la Cour et le Régent, etc.
6 septembre 1713
Mort de Régnier Desmarets. Cet ecclésiastique, homme de lettres, était promis à une brillante carrière s'il n'avait eu le mlaheur de traduire ce célèbre passage de Pétrarque sur la contradiction qui existe entre la Morale qui interdit l'amour et la Nature qui l'ordonne. Louis XIV eut quelques scrupules à le nommer évêque.
6 septembre 1892
Le scandale de Panama éclate. Après le succès du canal de Suez, on disait de Ferdinand de Lesseps « qu'il avait changé la figure de la terre ! » Pour percer l'isthme de Panama, il créa une Compagnie qui, en cours de travaux, rencontra de terribles difficultés financières. Près d'un milliard et demi de francs se trouvaient déjà engloutis, et il fallait encore, pour achever les travaux, six cents millions. Pour se les procurer, la Compagnie lança sur le Marché français des obligations. En dépit de l'opération, la faillite s'ensuivit et la Compagnie de Panama fut dissoute. Cinq mois plus tard, le scandale éclatait et l'on découvrait que sur un milliard quatre cents millions collectés par la souscription, la moitié seulement avait été impartie à Panama. Les conséquences politiques du scandale furent considérables : certains fonds destinés à Panama servirent à financer la propagande anti-boulangiste, ce qui occasionna, pour la droite, une belle revanche. On essaya de cacher au public les noms des parlementaires ayant touché de l'argent, mais le secret ne fut pas gardé bien longtemps. Le 6 septembre, le journal La Libre Parole paraissait, mettant en cause une vingtaine de parlementaires. Le gouvernement tenta, mais en vain, d'étouffer l'affaire, et la Chambre des députés réclama la nomination d'une Commission d'Enquête. La levée de l'immunité parlementaire fut votée et les séances de la Chambre devinrent de plus en plus orageuses. En janvier 1893 s'ouvrit le procès de l'affaire de Panama devant la première Chambre de la Cour d'appel. Il fut suivi par celui des parlementaires. Cette succession de débats fastidieux lassa rapidement le public, ce qui, en fait, était le but recherché. Un seul parlementaire fut condamné, le seul ayant avoué ! Pendant ce temps, le canal demeurait inachevé. La végétation reprenant ses droits, les marécages regagnaient du terrain. C'est seulement en 1902 que les Etats-Unis rachèteront la concession de la Compagnie.
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